Histoire des libertines (38) : Marie-Antoinette, la reine calomniée ?
Datte: 07/08/2018,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... conjure, la presse, se jette à son cou ».
De cette « amitié particulière », Chantal Thomas fera un roman : « Les Adieux à la Reine » (Seuil, 2002), adapté en 2012 au cinéma par Benoît Jacquot.
Les relations saphiques de Marie-Antoinette ne se seraient pas limitées à la Lamballe et à la Polignac. La reine protège la comédienne Mademoiselle Raucourt, qui se présente comme présidente d’une société secrète consacrée à Lesbos. La Raucourt a par ailleurs une liaison publique avec la cantatrice Mlle Arnould qui «veut qu’on soit putain ou tribade» (Alain Dag’Naud)
SON GRAND AMOUR : FERSEN
Marie-Antoinette n’a aimé qu’un homme, un seul, jusqu’à sa mort. Ce n’est pas Louis XVI, mais plutôt Axel de Fersen, un officier et comte suédois. Juliette Benzoni est persuadée que Fersen fut bel et bien l’amant de la reine.
La romance de ses deux amants a rarement été heureuse et elle se construit comme l’une de ces tragédies classiques, dont la reine raffolait tant. Le jeune aristocrate venu du Nord, qui avait exactement le même âge qu’elle, entre dans la vie de la reine lors d’un des fameux bals masqués de l’Opéra, donné en janvier 1774. Alors que chacun badine et baguenaude dans un coin, Marie-Antoinette est séduite par cet homme, dont le visage est dissimulé derrière un loup de velours. Elle ne voit que ses yeux, bruns, ténébreux, qui l’envoûtent. Les deux jeunes gens se tournent autour sans se soucier des regards inquisiteurs. Ce sont les dames de la maison de la Dauphine, ...
... qui se tourmentent des «qu'en-dira-t-on», qui arrêtent le petit manège. Le lendemain, le comte disparaît et Marie-Antoinette n’a plus de nouvelles.
Quatre ans plus tard, il revient à la cour de France, où il aime venir parfaire sa culture du beau langage. En l’apercevant, Marie-Antoinette, devenue entretemps reine de France, se serait écrié : « voilà une vieille connaissance !»
Cette fois, Fersen reste plus longtemps et prend le temps de déclarer sa flamme à la souveraine, qui n’y résiste pas. Puis, il est à nouveau appelé par les sirènes de la guerre, de l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis. Marie-Antoinette le retrouve trois ans plus tard et lui fait promettre, cette fois, de ne plus l’abandonner. Durant plusieurs mois, ils vivent ensemble une idylle, souvent isolés dans les alcôves et les jardins ombragés du Petit Trianon. Certaines rumeurs prétendent alors que le comte serait le véritable père du petit Dauphin.
La cour gronde, et pour ne pas éveiller les soupçons, même si c’est trop tard, Fersen est régulièrement envoyé en mission en province. À Paris, pour donner le change, il prend aussi d’autres maîtresses, comme la courtisane italienne Eleanore Sullivan ou encore Elisabeth Foster, fille du comte de Bristol, à laquelle il avouera les liens qui le lient à la reine de France.
Fersen continue de filer le parfait amour avec la souveraine, qu’il rejoint régulièrement, en catimini, dans ses appartements. Quand ils sont éloignés, les deux amants s’envoient ...