1. Histoire des libertines (38) : Marie-Antoinette, la reine calomniée ?


    Datte: 07/08/2018, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... Marie-Antoinette suscite généralement intérêt et compassion jusqu'à nos jours.
    
    MARIE-ANTOINETTE, BISEXUELLE ? LA LAMBALLE ET LA POLIGNAC
    
    La grande historienne Evelyne Lever est persuadée qu’il ne s’agissait que d’une rumeur malveillante, qui toutefois ne tombe pas du ciel. Les informations colportées sur le saphisme de Marie-Antoinette prennent racine dans ses amitiés féminines, notamment sa grande intimité avec Madame de Lamballe, puis avec la duchesse de Polignac.
    
    Le jour de son mariage, elle fait la connaissance de Marie-Thérèse-Louise de Savoie (1749-1792), veuve du prince de Lamballe. Marie-Antoinette trouve en cette princesse de 21 ans une oreille attentive et une confidente sincère, dont elle devient rapidement dépendante. Elle la fait donc déménager au palais, tout près d’elle.
    
    Marie-Antoinette ne jure que par cette belle blonde aux yeux gris. Les deux femmes deviennent inséparables et semblent tout partager. Cette proximité fait jaser toutes les commères, qui pullulent dans les allées de Versailles. On prétend alors que la reine et sa nouvelle amie sont plus qu’intimes.
    
    Peu importe les rumeurs, Marie-Antoinette ne se sépare pas de la Lamballe. Au contraire, elle la nomme « surintendante de la maison de la reine » et la charge donc de lui organiser toutes ses fêtes et ses plaisirs. Mais très rapidement, madame de Lamballe s’avère peu douée pour divertir sa souveraine.
    
    La reine va finalement délaisser son «cher cœur»pour Gabrielle de Polignac ...
    ... (1749-1793), plus enjouée et spirituelle, plus fraiche et plus insolente.
    
    La Duchesse ne laisse personne indifférent et chacune de ses venues à la cour est un événement. Marie-Antoinette est fascinée par cette beauté ravageuse et décide de l’installer dans ses appartements au château. D’un naturel rieur et enjoué, Madame de Polignac enchante le quotidien de la souveraine, qui est très souvent mélancolique. L’historienne Evelyne Lever affirme même qu’avec elle, «Marie-Antoinette a l'impression de vivre sa vie par procuration».
    
    Quand elle aime, Marie-Antoinette ne compte pas : elle couvre sa nouvelle favorite de cadeaux, de faveurs et de grosses sommes d’argent. Pour les aristocrates proches de la couronne, cela ne fait plus aucun doute : les deux femmes entretiennent bien une liaison. Et comme la reine voit plus souvent la Polignac que Louis XVI, le supposé saphisme de la souveraine est relancé. D'autant que le clan des Polignac pousse la duchesse à s'immiscer dans les affaires politiques du royaume. Raison de plus pour que ses détracteurs s'en donnent à cœur joie.
    
    Une rumeur sur une relation de la Polignac avec le comte de Vaudreuil mécontentera la reine, jalouse. Face aux nombreux scandales qui ne se taisent pas, la duchesse se résout à quitter Versailles avec ses enfants. Les adieux déchirants entre celles qui se sont tant aimées sont rapportés ainsi par le prince de Ligne, dans ses Fragments d’Histoire : « La reine pleure, embrasse la comtesse, lui prend les mains, la ...
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