1. Histoire des libertines (38) : Marie-Antoinette, la reine calomniée ?


    Datte: 07/08/2018, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... mutilée, déchiquetée et sa tête est brandie au bout d’une pique, devant les fenêtres de Marie-Antoinette, pendant que divers morceaux de son corps sont brandis en trophée dans Paris. Les auteurs du meurtre veulent « monter dans la tour et obliger la reine à embrasser la tête de sa grue». Ils veulent lui montrer la tête et le corps nu et profané de la princesse sur lequel, ils en sont convaincus, la reine se serait si longtemps livrée à ses penchants saphiques.
    
    Louis XVI est séparé de sa famille le 11 décembre 1792 et, après son procès devant la Convention, exécuté le 21 janvier 1793.
    
    A son tour, Marie-Antoinette sera séparée de ses enfants et transférée à la Conciergerie. Durant son séjour dans sa prison, Marie-Antoinette, atteinte de saignements, aurait développé un cancer de l'utérus, un cancer cervical, un fibrome ou aurait été affectée d'une ménopause précoce.
    
    Le 14 octobre 1793, Marie-Antoinette comparaît devant le Tribunal révolutionnaire, mené par l’accusateur public Fouquier-Tinville.
    
    Si le procès de Louis XVI devant la Convention avait conservé quelques formes de procès équitable, ce n’est pas le cas de celui de la reine. Il fallait condamner la «veuve Capet»
    
    Le dossier est monté très rapidement, il est incomplet, Fouquier-Tinville n’ayant pas réussi à retrouver toutes les pièces de celui de Louis XVI. Pour charger l’accusation, il parle de faire témoigner le Dauphin contre sa mère, qui est alors accusée d’inceste par Jacques-René Hébert. Il ...
    ... déclare que la reine et Mme Élisabeth ont eu des attouchements sur le jeune Louis XVII. Marie-Antoinette ne répond rien et un juré en fait la remarque. Marie-Antoinette se lève et répond « Si je n’ai pas répondu, c’est que la nature elle-même refuse de répondre à une telle accusation faite à une mère. J’en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici !». Pour la dernière fois, la foule (et surtout les femmes) applaudit la reine.
    
    La condamnation à mort, pour haute trahison, est prononcée le 16 octobre 1793 vers 4 heures du matin.
    
    Marie-Antoinette adressera une dernière lettre, très émouvante, à sa belle-sœur, Madame Elisabeth.
    
    La femme autrefois décrite comme autoritaire et superficielle s'exprime à ce dernier instant en toute humilité. Sa préoccupation essentielle concerne l'état d'esprit dans lequel ses enfants assumeront la mort de leurs parents.
    
    C’est son courage face à ce procès abominable et cette dignité devant la mort qui ne peuvent que susciter un profond respect envers Marie-Antoinette.
    
    LA REINE MARTYRE
    
    Après sa mort sur l'échafaud, les royalistes ont composé la légende de la reine martyre. Alors que de son vivant, la reine eut à subir des paroles ou des écrits malveillants, bien des souvenirs furent oubliés plus ou moins volontairement et camouflés après sa mort.
    
    Pour les républicains, la dernière reine de l'Ancien Régime apparaît plutôt comme une princesse sotte, égoïste et inconséquente, dont on minimise le rôle politique. Cependant, ...
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