Alicia et son papa (32)
Datte: 28/11/2021,
Catégories:
Inceste / Tabou
Auteur: Matt Demon, Source: Xstory
... tennis éculés. Je ne m’arrêtai qu’arrivée au dojo ; je m’assis alors en tailleur sur le trottoir détrempé, dans un renfoncement. Appuyée contre le mur, j’étais un peu à l’abri de la pluie, mais pas du vent. J’étais parcourue de frissons après quelques minutes, mais curieusement, ils disparurent au bout d’un moment.
Avec ce temps pourri, les quelques passants ne faisaient guère attention à moi, pas plus que les clients du dojo dont la porte d’entrée était à une bonne dizaine de mètres de moi. La nuit tomba et la pluie en profita pour se calmer. Tête baissée, les yeux mi-clos, je distinguais à peine les voitures qui passaient dans la rue, précédées du pinceau des phares et accompagnées du bruit de moteur. Je dus m’endormir un peu, puis me réveillai en toussant incoerciblement, fouettée par une pluie battante. Grelottante, je me recroquevillai encore plus. Puis le jour se leva, blême et à peine éclairé par un ciel plombé.
Une petite fille engoncée dans un ciré jaune s’arrêta devant moi. Elle devait avoir dans les six ans et portait un cartable bariolé.
— T’as vu, maman, la dame est toute mouillée. Elle a pas de parapluie ?
— Ce n’est pas une dame, chérie. C’est sûrement une de ces immigrées qui viennent mendier en France par bateaux entiers. Ou alors, vu qu’elle est blonde, une voleuse roumaine ou d’un autre pays de l’Est.
La petite fille recula, effrayée. Je ne levai pas la tête, de toute manière, j’étais trop gelée et affaiblie pour trouver le courage de ...
... répondre. À quoi bon ? Je somnolais. Il pleuvait quand je revins à moi, je compris que la nuit tombait. Je levai les yeux au ciel, pour la première fois, et l’eau glacée ruissela sur mon visage. Je compris que je ne passerais sûrement pas la nuit, mais je m’en fichais complètement.
Mon corps bougeait, quelqu’un me soulevait. Je tentai d’ouvrir les yeux ; ils étaient collés, semblait-il. Quand j’y arrivai enfin, je ne vis rien ; il faisait nuit noire. Je voulus protester, mais n’émis qu’un minuscule son rauque qui se termina par une longue toux sèche. Je perdis le fil un instant et me retrouvai allongée. Pas sur le trottoir, ce n’était pas dur et froid. On souleva ma paupière gauche, une lumière trop vive agressa ma rétine et je tentai en vain de crier. Puis tout devint noir.
Quand j’ouvris les yeux, je crus être morte. Je ne sentais rien, je n’entendais rien, je ne voyais que du blanc. Le paradis, pensai-je ; car l’enfer est rouge et noir. Puis les sons revinrent, je commençai à entendre des bips réguliers, un ronronnement continu. Puis je vis une potence au-dessus de ma tête ; des sacs translucides pendaient, prolongés par des tuyaux. Je tournai péniblement la tête, mon cou semblait ankylosé ; je vis une fenêtre aux volets fermés, un placard, une télé accrochée au mur en face.
Bon, je ne suis pas morte, en fin de compte. Les flics ont dû me ramasser, ou une association de maraude, et je me retrouve à l’hôpital. Je fais quoi, maintenant ? Ils ne doivent même pas savoir ...