1. Un homme heureux


    Datte: 06/08/2018, Catégories: Collègues / Travail amour, Oral fsodo, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    ... pincement au cœur. Où est la belle entreprise que j’ai quittée ? Façade dégradée, aucune voiture en attente de réparation ! En descendant de voiture, je laisse les autres prendre un peu d’avance. En entrant, je me dirige vers l’accueil. Marie m’a reconnu. C’était la secrétaire du patron, sa confidente et certains disaient, un peu plus.
    
    — Oh, Bernard ! Que je suis contente de revoir. Comment vas-tu ?
    — Très bien, et vous ? À quand la retraite ?
    — Moi je vais bien, je partirai bientôt, mais ici tout tombe en ruine. Depuis deux ans que tu es parti, on ne fait presque plus de réparations, simplement de l’entretien. Isabelle est endettée jusqu’au cou. D’ailleurs, il vient de monter deux types qui viennent pour acheter.
    
    C’est bien ce que je pensais.
    
    — Bernard, tu peux monter ?
    — Oui, j’arrive.
    
    Quand j’entre dans le bureau, Isabelle me regarde avec surprise.
    
    — Toi ici !
    — Oui, c’est le monsieur que nous voulons mettre comme chef d’atelier, dit Guy.
    — Mais c’est impossible, madame vous dira pourquoi, leur dis-je.
    
    Je redescends dans l’atelier. Les copains, en me voyant arriver sont surpris, mais contents. Je n’ai pas été remplacé. Albert et Gorges sont partis en retraite, mais on n’a embauché qu’un apprenti pour les remplacer. D’après eux, la boîte est au bord de la faillite et ils vont être licenciés.
    
    Marie vient me chercher, on m’attend dans le bureau.
    
    — Madame nous a expliqué la situation. Tu connais parfaitement le garage et tu peux le faire ...
    ... tourner.
    — Non ! Je ne peux accepter d’être sous les ordres de son mari, lui dis-je.
    — Mais Bernard, j’ai divorcé depuis un an. C’est ce con qui a amené le garage dans cette situation. Reviens, tu seras le patron dans l’atelier, les ouvriers te connaissent, ils ont confiance en toi.
    — Dans ce cas madame, j’agirai comme le désire monsieur Dubois.
    — Tu vas prendre l’atelier en main, tu le feras tourner. Madame s’occupera de la comptabilité et déclarations administratives. Je te fais confiance. Tu prendras ton service le plus tôt possible.
    
    Me voila retourné dans ma boîte. Certes, elle n’est pas à moi, mais je me sens quand même chez moi. Il n’y a que le problème d’Isabelle. Je la vouvoierai, elle peut continuer à me tutoyer, cela ne me dérange pas.
    
    Trois jours après, je suis là. J’ai réglé le problème de logement, j’ai demandé à Marie, qui est seule depuis la mort de son mari et le départ de ses enfants, si elle pouvait me louer une chambre. Elle a accepté avec joie, elle aura un compagnon et un peu d’argent pour gâter ses petits-enfants.
    
    En arrivant, je monte au bureau voir ma nouvelle patronne.
    
    — Enfin tu reviens, tu vas tout relancer.
    — Madame, je ferai de mon mieux.
    — Tu ne vas pas continuer à me vouvoyer ! Nous nous connaissons suffisamment, reprenons comme avant.
    — Madame, vous m’avez indiqué que je n’étais pas digne de vous, moi un bâtard, un orphelin sans aucune instruction.
    — Mais Bernard, je regrette d’avoir dis ça. Dès le lendemain, je voulais venir ...
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