Un homme heureux
Datte: 06/08/2018,
Catégories:
Collègues / Travail
amour,
Oral
fsodo,
Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe
... Isabelle. Mon arrivée les surprend tous les deux. Le père est rassuré, je suis là, vivant, en bonne santé. Isabelle, probablement fatiguée par ses examens paraît mélancolique.
Je la félicite pour la réussite de sa licence. Jacques intervient et dit :
— Demain avec quelques copains, elle fête ça. Vous aurez l’occasion de vous retrouver.
— Mais papa, il sera seul, il ne connaît aucun de mes amis. Je suis sûr qu’il préfère se reposer.
— Mais non, je tiens à fêter ça. Je viens bien volontiers, cela me permettra de connaître tes amis. Et puis, je t’amènerai en voiture.
J’ai mis mon plus beau costume. Je l’avais acheté avant d’aller à l’armée, il y a… trois ans déjà.
C’est avec une figure figée qu’Isabelle monte dans l’auto. Pendant le trajet, j’essaie de lui parler, mais elle ne répond que par monosyllabes.
Nous arrivons devant la villa. La rue est occupée par des voitures rutilantes ou de sport. Ma deux-chevaux va détoner au milieu de ces bolides. Grégory, le copain qui les reçoit, salue Isabelle en souriant. Par contre, elle reste froide. Ils rejoignent les autres sur la terrasse. Tous s’amusent, mais je ne sens aucune chaleur à mon égard, de l’indifférence et même un certain mépris.
— Bonsoir Isabelle, tu nous as amené ton chasseur de fellagas ? demande l’un.
— Tu es un héros, dit en riant un garçon, tu as eu beaucoup de décorations ?
— J’ai ramené ma peau, beaucoup de copains sont morts ou ont été blessés.
— C’est vrai, dit Grégory, c’est pour cela que ...
... mon père m’a envoyé en France pour continuer mes études. D’ailleurs mes parents sont venus six mois après. Assez de sujets sérieux, venez rire et boire un coup.
Le bar est bien garni, tous les apéritifs possibles sont là, chacun se sert. Je ne bois pas d’alcool, trouve du Perrier mis là pour accompagner le whisky. Je préfère m’en tenir à l’eau gazeuse. Isabelle va de l’un à l’autre, semble m’avoir oublié. L’ambiance me déplaît, je me souviens des soirées si chaleureuses entre rappelés.
Quelqu’un propose de mettre de la musique et danser. Je n’ai jamais fréquenté de bal. Mais Isabelle est sur la piste entre les bras de Grégory. Désirant me retirer, entre deux morceaux, je m’approche d’elle, lui demande de partir.
— Mais tu es fou, il n’est que minuit. Je reste encore, pars si tu veux.
— Mais Isabelle, il y a six mois que nous ne sommes pas vus. Je languis d’être seul avec toi.
— Laisse-la, dit son cavalier, il faut bien qu’elle s’amuse avant de s’enterrer avec toi.
— Mais nous serons heureux tous les deux quand nous serons mariés ! réplique ai-je.
L’autre éclate de rire, tout le monde regarde cette prise de bec.
— Écoutez, ce type veut épouser Isabelle ! Mais tu t’es vu ? dit une voix.
— Mais nous nous aimons !
— Bernard, tais-toi ! Je ne suis pas ta femme et ne le serai jamais. Je ne serai pas l’épouse d’un bâtard, orphelin, ignorant, habillé comme un plouc. Je ne t’aime plus et je t’ai d’ailleurs remplacé.
— Oui, tu vois, nous couchons ensemble depuis ...