Voir Bruxelles et sourire - Histoires de Sexe

Voir Bruxelles et sourire

... dire si elle-même blaguait ou non. Je lui avais alors raconté comment, cinq ans plus tôt, j’avais sauté dans un train et traversé toute la France pour rejoindre le temps d’un week-end la quasi-inconnue avec laquelle je voulais être, et comment nous nous étions embrassés à ma sortie du train. Hortense avait trouvé ça on ne peut plus romantique, et espéré vivre une telle histoire un jour…

Je rentrai chez moi à 23 heures et me connectai immédiatement à Skype. Hortense m’accueillit en tenue de nuit avec un sourire joyeux. Nos discussions étaient remarquablement fluides, les sujets ne manquaient jamais. Et malgré nos deux semi-nuits blanches successives, ce n’est qu’à quatre heures que la mignonne m’annonça, fourbue, qu’elle allait se coucher. Elle dormait nue, aussi décala-t-elle la webcam le temps de se déshabiller et se glisser sous sa couette.

Et pourtant, nous continuâmes à parler. Elle avait évoqué, dès notre première longue conversation, le couple qu’elle formait avec Maxime, mais ce n’est que cette nuit-là qu’elle me confia clairement à quel point elle était déçue qu’il ne vienne pas la voir à Bruxelles alors que l’inconnu que j’étais parlait de le faire. Elle développa sur ses problèmes de couple, et petit à petit j’enchaînai sur les miens : cinq ans de vie avec Amélie, rencontrée à la fin de mes études ; pour moi aussi un fossé grandissant entre ses aspirations et les miennes, pour moi aussi un manque d’humour et de « fantaisie intellectuelle » dans mon couple, ...

... pour moi aussi une sensation de découragement et d’ennui, et moi aussi ma conjointe était partie en vacances avec des proches, en me laissant seul avec mon travail. Et internet. J’omis néanmoins de rapporter à Hortense la énième dispute que j’avais eue avec Amélie la veille de son départ, qui m’avait amené à la certitude que notre couple était condamné à court terme.

La conversation avait ensuite dérivé sur nos aspirations profondes, ce que nous espérions de la vie. Encore une fois une évidente convergence nous sauta aux yeux, et une conclusion s’imposa pour tous les deux : nous devions nous rencontrer. Tout de suite.

À ma grande surprise, tous les trains entre Paris et Bruxelles affichaient complet ; restait la voiture. Google Maps n’annonçait pas moins de cinq heures de route, mais Hortense m’attirait trop pour que je sois raisonnable. Je lui demandai si elle souhaitait réellement que je vienne. Elle marqua un temps d’hésitation, puis me répondit avec un sourire entendu qu’elle avait très envie de me faire visiter Bruxelles. Il était alors sept heures du matin, et j’escomptai dormir quelques heures avant de prendre la route, mais la conversation repartit de nouveau, au sujet d’un groupe de musique. Et je remarquai bientôt ce que faisait Hortense.

Elle repoussait lentement sa couette, et réajustait discrètement l’angle de vue de la webcam. Je fis mine de ne pas remarquer qu’elle s’affichait nue dans la pénombre de sa chambre, continuant à parler tout en l’observant ...