La Rencontre - Histoires de Sexe

La Rencontre

... vois, là-bas, mon mari et mon Confort continuer la conversation. Que peuvent-ils se dire ? Merde ! Merde !

Lorsque je reviens, je vois Alejandro partir non sans me faire un petit signe de la main. Je ne peux retenir ma question :

— De quoi avez-vous parlé ?

Mon mari est tout sourire, tout miel. En général, ce n’est pas bon signe.

— Vous n’avez tout de même pas parlé de moi ?
— Mais, chérie, bien sûr que si ! Il fallait bien que je me renseigne auprès de l’homme que tu appelles pendant ton sommeil.
— Mais… Ce n’est pas lui. Enfin, on ne contrôle pas ses rêves… Et tu ne lui as tout de même pas dit que… enfin, tu vois bien.
— Oui, mais comme je n’ai pas voulu passer pour un mari cocu, et pour le mettre en confiance afin que je sache ce que cet homme avait fait de si extraordinaire pour que ma femme rêve de lui, j’ai légèrement travesti la réalité. J’ai dit qu’on était un couple libre et qu’on se racontait tout… Mais que je voulais, par pure curiosité, connaître comment il avait vécu votre rencontre.
— Oh ! Et il a…
— Avec tous les détails. Manifestement, tu lui as laissé un souvenir impérissable.
— Il n’avait pas le droit. Toi non plus… c’est trop intime.
— Mais si… Et cela a été très instructif. Tu veux savoir ce qu’il m’a dit ?

J’ai peur d’un esclandre. Si mon Confort lui a tout raconté, en particulier l’expérience du lendemain que j’ai passé sous silence, mon mari doit se sentir bafoué. En plus, je n’ai parlé que de rudesse, car vu de l’extérieur, ...

... surtout pour lui, cela doit être complètement débile que je me sois laissée emportée au point d’accepter d’être attachée par un inconnu.

— Écoute, Alexandre, ce n’est pas le lieu.
— Juste un peu. Tu ne m’avais pas dit qu’il s’agissait plus que de quelques claques ? Mais je dois reconnaître que tu as été prudente… Il a fallu qu’il fasse appel au barman pour te rassurer ! Sans parler de cette façon de t’attacher… Tu as dû me trouver bien ridicule lorsque tu as voulu qu’on essaie. Pas étonnant que ce soit « Alejandro » dans tes rêves et pas « Alexandre » ton mari.
— Chéri, écoute : j’avais honte. Je ne voulais pas, je ne pouvais pas te dire qu’un homme m’avait attachée et battue. Tu m’aurais crue folle. Pire que folle, envoûtée ou…
— Sûrement, mais tu ne m’as pas dit toute la vérité. Pourtant cela faisait partie du deal, tu te souviens ?

Ohlala, toute la vérité ? Je prie pour qu’il ne parle que de la première rencontre, pas de l’autre.

— J’avais honte. Je te jure que je voulais, mais… oublions tout ça. À partir de demain, ce ne sera qu’un souvenir. Il est sorti de ma vie. On ne le verra plus de toute façon. J’espère que tu me pardonneras cette erreur…

Et là, je tente le tout pour le tout. Il semblerait qu’Alejandro n’ait pas parlé du lendemain, sinon mon mari m’en aurait touché un mot.

— … Cela ne s’est produit qu’une fois, et si je ne t’ai pas tout raconté c’est que c’était trop difficile pour moi.
— Tu as raison. Je comprends. Tu es heureusement tombé sur un mec ...