Un miroir bien indiscret - Histoires de Sexe

Un miroir bien indiscret

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Je m’appelle Lucie, j’ai vingt-six ans et je suis aide-soignante à domicile. Les temps sont durs sentimentalement, car mon compagnon dont j’étais très amoureuse m’a quittée il y a trois mois de façon très disgracieuse et douloureuse. Pris la main dans le sac avec sa maîtresse, dans notre propre chambre, il n’a eu de cesse d’implorer mon pardon en me jurant que ça ne se reproduirait plus. Puis une fois mon pardon obtenu, il m’a tout simplement avoué que ce n’était en fait pas la première fois qu’il m’était infidèle, qu’il se rendait compte qu’il ne m’aimait plus et qu’il préférait régulariser la situation avec sa maîtresse. C’est humiliant d’être trompée, d’autant plus sous son propre toit, mais là c’était la double peine… trompée et humiliée !

Dans cette période difficile, mon travail m’a beaucoup aidée, on dit bien d’ailleurs qu’en aidant les autres on s’aide souvent soi-même… J’accompagne des personnes plus ou moins dépendantes dans les actes de la vie quotidienne afin qu’ils puissent se maintenir à domicile le plus longtemps possible. Je les aide pour la toilette, l’habillage, le ménage, les courses, la confection des repas… Ainsi jusqu’à peu, je visitais deux fois par jour, en alternance avec d’autres collègues, une vieille dame de quatre-vingt-six ans, aujourd’hui décédée, qui vivait dans sa ferme avec son fils aîné. Monsieur Jean a soixante-quatre ans, il est aujourd’hui retraité, mais avait repris l’exploitation à la mort de son père. Son jeune frère ...

... s’appelle Henri, il est un peu la fierté de la famille, car il est gérant avec sa femme d’un commerce de chaussures qui marche très bien. Il lui arrive de venir parfois à la ferme, mais pas souvent, car il est très pris par son travail et habite à deux heures de route. En tout cas, pour ma part, je ne l’ai jamais rencontré.

À la mort de sa mère, ce dernier a demandé à ce que nous maintenions au moins deux passages par semaine de façon à ce que la maison demeure bien tenue, mais surtout pour nous assurer de la bonne santé de son frère qui risquait de subir, selon lui, un profond contrecoup en se retrouvant seul. Les passages ont donc lieu depuis, tous les lundis et les jeudis de 11 h à 13 h, et comme mon planning de travail fait que je travaille toujours ces deux jours-là, c’est à moi que l’on a demandé d’assurer ces visites afin de mieux créer du lien avec monsieur Jean.

Les craintes de son frère se sont révélées justes, car une fois passées les obsèques, monsieur Jean dormait beaucoup et semblait ne plus avoir envie de rien : il ne se lavait plus, mangeait peu et mal, il ne s’occupait même plus correctement des quelques animaux de la ferme… des poules et des lapins, sans compter le chien, Sultan.

Il a été difficile de « remettre la machine en route » si je puis m’exprimer ainsi, ça a pris plusieurs semaines, mais j’ai un jour compris un peu par hasard la raison pour laquelle il acceptait finalement de mieux en mieux d’être accompagné à la douche… Afin de permettre le ...