1. Reconstitution historique


    Datte: 03/10/2021, Catégories: fh, hplusag, hagé, couple, forêt, campagne, froid, toilettes, douche, 69, fsodo, historique, Humour sorcelleri, Auteur: Diable Mouret, Source: Revebebe

    ... de son royaume de Naples, une maladie qu’on appela les pupes ; d’autres l’appelaient la grosse vérole, d’autres le mal de Naples. Il dit aussi que cette maladie tua beaucoup de gens au Puy et ailleurs. Faudrait-il mettre sur le compte des atteintes cérébrales du tréponème pâle les divagations des présumées sorcières ?
    
    J’avouerais volontiers que je jubilais quelque peu en leur racontant que la vérole avait fait des ravages dans une ville aussi dévote que Le Puy.
    
    Nos discussions s’étirèrent en longueur et l’escapade montagnarde des deux dames prit fin avant que nous n’ayons trouvé réponse à toutes les questions.
    
    La mère était satisfaite d’avoir comblé un vide dans un arbre généalogique touffu, mais ne souhaitait pas mettre trop en lumière cette ancêtre délinquante : pour elle, c’était une affaire classée.
    
    La fille, bien au contraire, s’était carrément prise d’affection pour la sorcière et, au fur et à mesure des discussions, nous ne faisions qu’allonger la liste des questions. Je n’oserais dire qu’elle fut sensible à mon charme personnel, mais elle semblait apprécier nos échanges.
    
    C’est donc avec elle que je poursuivis, au fil des semaines et des mois, une correspondance qui abordait le sujet d’une façon de plus en plus personnelle. En même temps que l’histoire de la sorcière, c’est aussi la flore locale qui l’intéressait, elle avait aperçu bon nombre de plantes pour lesquelles elle imaginait déjà des usages professionnels. Songeait-elle à créer une ligne de ...
    ... produits « de la sorcière Béatrix » ? Pour avoir lu les recettes de produits de beauté données par l’illustre Nostradamus en 1555, je ne puis que dissuader ceux qui voudraient tester les mélanges en usage au XVIe siècle : il y a là de quoi tuer à petit feu toutes les coquettes du monde. Je me fis un plaisir de lui donner l’adresse où télécharger ce vénérable document, première œuvre de Michel de Nostre-Dame, un peu avant qu’il ne se lance dans les prophéties.
    
    Petit à petit, une certaine complicité, voire une amitié, s’était établie. Je m’étais permis, lors d’un échange épistolaire électronique, de l’appeler « ma Béatrix Laurence du XXIe siècle » et, dans la réponse, elle avait signé « votre Béatrix Laurence ».
    
    Un jour, je m’aperçus qu’elle avait ouvert une adresse mail spécifique pour nos conversations, au nom de « Béalaure ». C’est donc sous cet affectueux sobriquet que je pris l’habitude de m’adresser à elle.
    
    Dans le courant du mois d’octobre, elle m’interrogea sur un passage de l’interrogatoire rédigé en latin. Elle l’avait, jusque-là, négligé pour éplucher le reste du texte qui était écrit en vieux français, quand ce n’était pas une transcription plus ou moins phonétique du patois local.
    
    Le paragraphe était inséré dans la description des assemblées de sorciers auxquelles Béatrix Laurence se rendait les jeudis aux environs de minuit.
    
    Les sorciers y mangeaient « plusieurs chairs de moutons, de bœufs et autres fruits », assemblés autour d’un feu dont les flammes ...
«1...345...11»