1. Reconstitution historique


    Datte: 03/10/2021, Catégories: fh, hplusag, hagé, couple, forêt, campagne, froid, toilettes, douche, 69, fsodo, historique, Humour sorcelleri, Auteur: Diable Mouret, Source: Revebebe

    ... colis que moi. Elle ne m’a pas détaillé avec qui elle avait testé les produits : je suis bien élevé, alors je n’ai pas demandé.
    
    Bref, à force de fouiner dans l’histoire du village et de ses moines, je suis devenu ce que les habitants du cru appellent un érudit local. Le terme est joli, légèrement désuet, avec une odeur de vieux papiers jaunis, un peu moisis, qui ne me déplaît pas.
    
    C’est comme ça que j’ai reçu, un jour où la mairie était ouverte (donc c’était soit un mardi matin, soit un jeudi après-midi), la transmission d’un message électronique envoyé depuis la région lyonnaise.
    
    Chose surprenante par les temps qui courent, le message était irréprochable au niveau orthographique, le style était recherché sans être précieux et la demande, quoique complexe, était clairement exprimée.
    
    Une dame ayant occupé le temps libre de sa retraite à des recherches généalogiques s’était aperçue qu’elle avait des ancêtres dans la commune. Jusque-là, rien d’extraordinaire : la haute Ardèche a expédié des générations d’émigrés vers les contrées au climat plus clément, à la terre plus fertile, ou aux armées demandeuses de chair à canon. Les demandes d’actes d’état civil arrivent régulièrement au secrétariat de mairie qui, selon les cas, fournit la copie ou renvoie aux archives départementales.
    
    Ce qui était plus original, c’est que cette personne avait identifié une branche apparentée à la famille Ventolon et qu’elle avait retrouvé la trace de cette famille dans un article paru en ...
    ... 1913 au milieu d’une publication portant le titre interminable et rébarbatif de « Mélanges d’histoire offerts à Monsieur Charles Brémont par ses amis et ses élèves, à l’occasion de sa vingt-cinquième année de son enseignement à l’école pratique des hautes études ».
    
    Un certain Jean Régné, archiviste départemental de l’Ardèche avait publié dans ce recueil un article d’une trentaine de pages consacré à la sorcellerie en Vivarais du XVe au XVIIe siècle.
    
    Il se trouve que j’avais moi-même déjà découvert cet article et que je l’avais lu avec un intérêt lié principalement à la façon dont les moines et inquisiteurs de l’époque obtenaient les aveux des présumées sorcières. Mes opinions républicaines et révolutionnaires sortaient renforcées de la lecture des comptes rendus, établis devant notaire, des tortures perpétrées « au nom de la religion ». Quelques sorcières présumées avaient échappé à un procès pour la simple raison qu’elles n’avaient pas survécu aux interrogatoires. D’autres s’en étaient tirées avec des orteils arrachés, des pieds brûlés, des bras cassés et autres mutilations.
    
    Il se trouve qu’au milieu de ces comptes rendus où de pauvres paysannes hurlaient sous la torture qu’elles étaient bonnes chrétiennes et n’avaient jamais commis d’actes répréhensibles, une certaine Béatrix Laurence, veuve de Pierre Ventolon, interrogée le 29 novembre 1519, racontait longuement, et de façon détaillée comment elle avait été recrutée par un diable nommé Mouret qui l’avait emmené « ...
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