Imparfait inconnu (1)
Datte: 30/09/2021,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... même se connaitre. Il me parle de caresses troubles, de moments très suggestifs où deux corps sans s’être jamais rencontrés au préalable se marieraient lors d’une soirée tendre. Et je dois reconnaitre que ses divagations littéraires finissent par me mettre le feu partout en moi. Pire encore, je m’aperçois au fil de ses messages que mon corps réagit toujours par un excès d’humidité à un endroit pas très moral. Et si d’aventure une journée, il ne m’écrit pas, je me mets à imaginer les pires choses.
Nous n’avons plus en ce milieu d’avril que des échanges par courriels. Je ne vais plus sur le site où nous dialoguions auparavant. Curieusement, je m’y sens mal à l’aise, et puis le harcèlement continuel par des dizaines de cinglés pour ne pas dire de pervers me dérange. Alors, ce n’est plus que par messagerie traditionnelle que nous gardons le contact. Les petits mots de cet homme me sont essentiels. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais j’ai moi aussi des envies de caresses, d’amour physique et ça me fiche la trouille.
— oooOOooo —
Juste après l’annonce d’un déconfinement en douceur.
Notre Président ce dimanche soir vient d’annoncer que nous allons, en respectant quelques consignes très strictes pouvoir à nouveau circuler. Devant mon poste de télévision, à l’instar de millions de français, je reçois la nouvelle avec une sorte de soulagement. Depuis que nous sommes embastillés chez nous, je ne suis même plus sortie pour faire les courses. Mes commandes, passées sur ...
... internet à mon épicier local me sont toutes livrées et mon seul lien avec le coursier reste les sachets de livraison et l’enveloppe contenant le chèque du paiement de mes achats.
Comme la reprise d’un cours normal de nos vies n’est pas à effets immédiats, Anicet et moi, nous nous écrivons encore quelques messages. Il doit sentir aussi que je vais vraisemblablement lui échapper et ses poulets deviennent plus… enflammés. Je ne réagis pas vraiment, mais ne suis pas insensible non plus à ses suppliques. Son espoir d’une rencontre réelle m’effraie tout autant qu’elle m’enivre. Je tourne, retourne l’idée dans ma tête, mais je suis toujours aussi indécise. Inutile de préciser que je ne compte plus les moments que je passe à me caresser, seule.
Ça devient quotidien. Dans mon lit, sous la douche, devant la télé sur mon canapé et même de temps à autre sur un transat au soleil sur mes vingt mètres carrés de pelouse. Je suis naturellement bien à l’abri du regard des autres, ma maison se trouvant suffisamment éloignée de celle de mes plus proches voisins. Dans ses demandes, mon ami virtuel me parle bien entendu d’un repas au restaurant. Ceux-ci ne pouvant pas accueillir de public dans l’immédiat, je me sens protégée par cette mesure.
Mais il a de la suite dans les idées et ses messages sont plus explicites, me relatant plus précisément des scènes où je joue un grand rôle. Et il dérive de plus en plus sur des images grivoises, qui non seulement me donnent des envies monstrueuses, mais ...