Road-trip - l'histoire de Stéphanie
Datte: 27/09/2021,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds
... t’aime encore, c’est une certitude, mais je ne pourrais pas oublier tous tes mensonges, et je ne peux pas vivre avec quelqu’un sans la confiance. Peut-être qu’un jour la confiance serait revenue. Ou pas … Je ne me projette pas dans ce genre d’existence, je suis désolé. Je te souhaite juste d’être heureuse et de ne pas refaire les mêmes erreurs. »
Ces mots étaient définitifs. Ils ont été prononcés sans colère. J’ai vu que c’était murement réfléchi. Même s’il m’a dit qu’il m’aimait encore, j’ai bien compris que c’était terminé.
Il me reste cette image. Celle du dernier regard que j’ai lancé à Vincent, alors que je quittais l’appartement avec mes deux valises. Plusieurs années de vie de couple dans deux valises. Je me suis retournée alors qu’il était debout dans le salon. Nos regards se sont croisés. Il a failli dire quelque chose, mais il s’est tu. Son regard s’est baissé et il a regardé le tapis. Des regrets ? Du dégout ? Qu’est-ce qu’il ressentait ? Du dégout, je ne crois pas.
J’ai franchi la porte de l’appartement, laissant derrière moi, l’avenir, la joie, l’attente, tout ce qui m’animait avant, le bonheur en quelque sorte. Ces sentiments ont disparu, comme l’eau aspirée par le siphon de l’évier. Le bruit de la porte claquée derrière moi a longtemps résonné dans ma tête. Arrivée sur le trottoir, j’ai jeté un regard vers les fenêtres de l’appartement. J’ai vu la silhouette de Vincent qui me regardait. Nous sommes restés une trentaine de secondes ainsi, puis il ...
... s’est détourné.
Après quelques jours, j’ai pu vraiment tirer un trait … faire le deuil de notre amour. Mes maigres espoirs de recoller les morceaux s’étaient écroulés, aspirés avec l’eau sale dans l’évier. Les films que je m’étais faits, les quelques espérances que j’entretenais, tout ça a été balayé.
Je le comprenais bien sûr. Si c’est lui qui m’avait fait ça, je reste persuadée que j’aurais mal pris les choses. Très mal pris même. Oh et puis je n’en sais rien, pardon, pas pardon, trop facile d’en parler après, d’en parler quand on n’est pas directement confronté à ce genre de situation.
Parce que la coupable, c’est moi. La responsable de ce désastre, c’est moi. Un désastre, oui, le mot est bien adapté. Tout ça pour quoi en plus ? Quelques séances de baise? Une quinzaine en huit mois. De la baise, oui, c’était bien ça.
Et puis ces trois jours à l’hôtel … Là, je me suis surpassée.
Je ne souhaite pas me défausser, mais j’ai souvent été passive dans l’affaire, une suiveuse. Bien sûr, je pouvais dire non à Emeric, mais c’est lui qui a provoqué cette liaison lors des vacances. C’est lui qui a insisté pour qu’on puisse se revoir après les vacances. La vidéo, c’est lui toujours. L’organisation de ces foutus trois jours, encore lui.
Bien entendu je pouvais dire non, à chaque fois. Je ne l’ai pas fait. J’y trouvais mon compte ?
Pas complètement, parce qu’à chaque fois après, j’avais honte de moi, oui, je sais, je rabâche, je l’ai déjà dit. Mais c’est vrai. Quand je ...