Road-trip - l'histoire de Stéphanie
Datte: 27/09/2021,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds
... pensée qui occupe mon esprit quelques secondes après m’être réveillée. Systématiquement. Celle avec laquelle je m’endors le soir.
Pour quel profit ? Du plaisir ? Oui, j’en ai eu avec Emeric. Un amant, c’est autre chose qu’un mari, bien évidemment. Pas au niveau de l’intensité, ni au niveau du ressenti. Non, c’est autre chose. On brave l’interdit, on joue avec cet interdit … Le plaisir est différent, le plaisir de la digression, de passer la ligne blanche. C’est sans contrainte un amant, il n’y a que les bons côtés, jamais la pression du quotidien qu’on a avec son mari. Que des bons moments. Enfin des bons moments ? A l’instant T, parce qu’après, je me maudissais. « Pourquoi j’ai fait ça », ça revenait comme le refrain d’une chanson. Après la redescente, les remords. Et pourtant, j’y retournais. Comme une droguée. Je m’inventais des excuses, je minimisais mes actes, ma faute, les implications de tout ça. Je me voilais la face, tout simplement.
Qu’est-ce que j’avais à reprocher à Vincent ? Mais rien du tout, c’est ça le pire. Il était parfait. L’infidélité ne va pas toujours de pair avec un couple qui ne fonctionne plus. Un paradoxe ? Je n’en sais rien, ce que je sais c’est que je l’ai fait. Il ne me manquait rien dans mon couple. J’ai peut-être voulu vivre quelque chose d’inédit. Avoir encore plus de plaisir. Le syndrome du toujours plus !
Je me suis souvent posé la question du pourquoi. Sauf que dès le début, j’ai ressenti de la culpabilité. C’est bien la preuve que ...
... je faisais fausse route. Pourtant, j’ai continué. Je n’ai pas écouté la petite voix qui me disait que je faisais n’importe quoi.
J’ai tout de suite vu que Vincent ne passerait pas à autre chose, qu’il ne pardonnerait pas. Son regard, ce soir-là, fixé dans le mien, dur, inflexible. Ce regard que j’ai été incapable de supporter sur le moment. J’avais trop honte. J’ai compris aussitôt le mal que je lui ai fait. La véritable portée de mes actes m’est apparue. Je l’ai ressenti comme une paire de claques dans la figure. C’était au-delà de la tromperie, du sexe. C’était de la trahison pour lui.
Dans un premier temps, je n’ai pas insisté. Je me suis dit qu’avec un peu de temps, il reviendrait peut-être là-dessus. A chaud, c’était impossible, surtout après ce qu’il a vu. J’étais en mesure de le comprendre. Je me suis dit qu’avec un peu de temps, il adoucirait sa position. On pourrait en discuter, mettre de côté la passion, la haine presque chez lui.
Et puis nous nous sommes revus, quand quelques jours plus tard, je suis retournée chez nous, enfin, ce n’était plus chez moi, pour récupérer mes affaires. J’ai essayé de parlementer, de lui dire ce que j’avais sur le cœur. C’est là que j’ai compris que c’était définitivement terminé. Il a eu cette phrase :
« Je suis sûr que tu es sincère quand tu me dis que c’est moi que tu aimes, que cette histoire avec Emeric ne représente rien, que tu as été dépassée par les évènements. Tu es la personne que j’ai le plus aimé de ma vie. Je ...