1. Road-trip - l'histoire de Stéphanie


    Datte: 27/09/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds

    ... suis rentrée ce samedi matin de ce prétendu séminaire, croyez-moi, je n’ai jamais été aussi mal de ma vie quand il a fallu passer la porte de notre appartement et faire face à Vincent. Je n’arrivais pas à le regarder.
    
    Je n’étais pas bien, dès les premiers jours, j’avais honte de moi. Je m’étais laissée embarquer dans ce truc, passer trois jours dans un hôtel de charme à une demi-heure de chez nous avec Emeric. J’ai réussi à faire bonne figure, mais ça a empiré le vendredi. Je ne savais pas comment gérer la culpabilité qui me rongeait. Tout l’après-midi, j’y ai songé, mes collègues me regardaient d’un drôle d’air, ils voyaient bien que j’étais absente, ailleurs.
    
    J’ai voulu tout arrêter, rentrer, tout effacer, passer la soirée et la nuit avec Vincent, je voulais lui dire qu’il me manquait, me jeter dans ses bras, m’y réfugier. J’ai quitté le bureau plus tôt, pour passer récupérer mes affaires à l’hôtel et laisser un mot à Emeric. J’ai même consulté les horaires de TGV, pour rendre mon retour anticipé plus crédible auprès de Vincent et calculer mon heure d’arrivée. Pas de bol, Emeric était déjà là. Je lui ai annoncé mon intention. Une fois de plus, j’ai été faible, il ne m’a pas laissé partir, il m’a convaincue, m’a dit qu’on partirait tôt le lendemain matin. Je suis restée. J’ai grillé une chance de plus. Peut-être que si j’étais rentrée ce vendredi soir, Vincent aurait pu me pardonner. J’ai aussi et surtout grillé le peu de considération que j’avais encore de moi. Mon ...
    ... amour-propre a une fois de plus été roulé dans la farine. J’en veux à Emeric, mais je m’en surtout à moi-même.
    
    Le lendemain matin, Emeric, m’a fait perdre mon temps, il voulait qu’on couche ensemble une fois de plus, cette fois, je lui ai résisté, je me suis énervée. J’avais vraiment décidé de tout arrêter avec lui, mais j’ai encore tergiversé, repoussant la rupture à plus tard. Je suis partie en retard de l’hôtel, j’ai encore dû inventer le mensonge de plus, le retard du soi-disant TGV.
    
    La honte ! La honte de ce que j’ai fait, bien sûr. La honte de mettre laissée emportée, d’avoir été aussi passive.
    
    J’ai surtout eu honte des mensonges que j’ai servis à Vincent. C’est ce qui me taraude le plus encore aujourd’hui.
    
    Une succession de mensonges et de dissimulations. J’ai été prise dans l’engrenage. Il fallait toujours en rajouter une couche. Quand on entrouvre la porte au mensonge, on n’en sort plus, la spirale infernale. Un en appelle un autre, c’est sans fin. C’est de ça que j’ai le plus honte. Pas seulement d’avoir baisé. C’est ça qui me rendait malade à l’époque, les mensonges. Et pourtant, j’ai continué … Ma vraie tromperie, elle est là.
    
    Le summum a été atteint avec ces trois jours. Là, il a fallu bâtir un scénario, une suite de mensonges.
    
    Moi qui parlais toujours d’honnêteté et de franchise comme base d’une relation humaine, qu’elle soit amoureuse, amicale ou même professionnelle, j’ai inventé pendant huit mois plus de mensonges que pendant tout le reste de ...
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