L'anneau d'Annwenn - Histoires de Sexe

L'anneau d'Annwenn

... Adelin.

Je reconnus la voix de Ghislaine… J’enchaînai :

— Euh, Adelin est dans son bain.
— Ah, très bien, je rappellerai vers midi.
— Ok je lui dirai que vous avez appelé, vous êtes ?
— Ghislaine, la voisine.
— Très bien, au revoir.
— Au revoir…

Merde, merde, merde. Maintenant Ghislaine devait penser qu’Adelin avait une copine. Quelle stratégie adopter ? Plusieurs options s’offraient à moi, car elle me poserait inévitablement la question de qui était cette fille… Je pouvais lui dire que j’avais une amie de passage, ou bien qu’une cousine m’avait rendu visite, ou encore une bonne amie… Je n’avais pas de sœur et elle le savait. Il fallait trouver quelque chose d’ici midi, et changer d’apparence au moins pour retrouver ma voix d’Adelin… Quel casse-tête !

Le téléphone sonna vers midi. Je décrochai :

— Allo ? Adelin ?
— Oui, c’est moi, bonjour, Ghislaine.
— J’ai appelé plus tôt dans la matinée, mais une voix féminine m’a dit que tu étais dans ton bain.
— Oui, Nathalie m’a fait part de ton appel.
— Nathalie ?
— Oui, c’est une amie de passage…
— Je voulais t’inviter prendre l’apéro ce soir, si tu… vous… êtes disponibles ?
— Euh, oui, enfin non, Nathalie repart en fin d’après-midi, je serai donc seul… (ouf, bien improvisé…)
— Ah dommage, j’aurais bien aimé la rencontrer.
— … Euh, oui, tu sais, ce n’est qu’une amie de passage !
— Ah voisin, on ne me la fait pas… Je suis sûre qu’elle est bien plus qu’une amie de passage !

Le fait est que j’ai toujours ...

... été un très mauvais menteur. Ghislaine l’avait senti. Je repris en faisant du coup une affirmation pas si fausse que cela :

— Oui, elle est effectivement plus que cela.
— Dommage, je la verrai une autre fois alors.
— Je lui dirai que tu aimerais la rencontrer.
— OK à ce soir alors, cher voisin, 18 h 30 ?
— Parfait, à ce soir, chère voisine.

Dans quel guêpier m’étais-je fourré ? Je ne saurais dire pourquoi, mais j’avais envie de jouer un peu. Depuis le début de cette histoire, j’avais retrouvé goût à la vie.

Je me changeai à nouveau en Nathalie pour déjeuner, puis décidai d’aller voir Ghislaine ainsi maintenant à l’heure du café.

Ding, dong

La porte de Ghislaine s’ouvrit.

— Bonjour, je suis Nathalie, l’amie d’Adelin, nous nous sommes parlé au téléphone et j’avais oublié de me présenter.
— Oh, c’est gentil d’être venue, Adelin m’a dit que vous partiez en fin d’après-midi.
— Oui, je serai bien restée, mais je dois aller voir ma mère à Nantes ce soir.
— Entrez donc, vous prendrez un café ?
— Avec plaisir, j’ai un peu de temps, ma valise est déjà prête, Adelin n’a plus qu’à m’emmener à la gare en fin d’après-midi. (Qu’est-ce que j’avais encore inventé !) Là, il est parti en courses.

Ghislaine me fit installer au salon, sans se douter que j’y étais déjà venu.

— Faites comme chez vous, mettez-vous à l’aise, me dit-elle. Plutôt fort ou doux, le café ?
— Fort, double expresso si tu peux ! (Oups, je venais de la tutoyer…)
— OK, oui c’est une bonne idée ...