1. Ardente Afrique


    Datte: 23/09/2021, Catégories: couleurs, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, initiatiq, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    ... l’extérieur. Je suis consciente que ma vraie aventure va débuter demain et j’ai l’impression de faire une « provision de luxe », car je n’en trouverai plus après.
    
    L’entrepôt de Saïd est un immense bâtiment neuf qui contraste avec la vétusté des alentours. Je fais part de mon étonnement à mon hôte qui me lâche, sur le ton de la confidence :
    
    — Vous savez, Élodie, ici, il n‘y a que les Libanais et les Chinois qui travaillent vraiment.
    
    Dans mon subconscient, je me demande s’il ne confond pas travail et richesse. Il me confie à un employé zélé pour faire le tour de l’entrepôt pendant le temps qu’il arrange quelques problèmes à son bureau. Je suis abasourdie de la quantité de marchandises diverses que contiennent les immenses casiers. La plupart des produits sont estampillés« made in China ». Il y a des bacs et des seaux, de la lessive et des produits ménagers, des outils, des pièces automobiles, des ordinateurs et téléviseurs, des caisses de champagne, de l’électroménager, des meubles de jardin, des jouets pour enfant, des tentes, etc. Tout est impeccablement rangé, avec des numéros et des codes barre, et des chariots élévateurs circulent dans les vastes allées chargeant et déchargeant toutes ces marchandises, reflets de la société de consommation. Notre visite terminée, je suis guidée jusqu’au bureau de Saïd ; l’ameublement est digne du siège d’une grande banque parisienne. Le bureau de Saïd a la taille d’un terrain de bowling, il trône, derrière plusieurs écrans et ...
    ... téléphones, dans un profond fauteuil de cuir noir, la table de son bureau est probablement du marbre.
    
    Mon hôte, cette fois, ne prend pas le volant, c’est un chauffeur très stylé qui nous conduit. Nous grimpons sur les collines qui surplombent Ndele. La vue, avec le soleil qui décline, est à couper le souffle. Un vaste portail s’ouvre, une allée parsemée de spots lumineux nous mène jusqu’à une grande bâtisse de style néocolonial. Leila et Djamila nous attendent sur le vaste perron. Elles portent d’amples robes qui me paraissent sortir du Faubourg Saint Honoré. Pas très grandes, elles ont des cheveux noirs passés au henné, un maquillage prononcé, une poitrine imposante. Elles m’accueillent chaleureusement en m’embrassant comme si j’étais de la famille. Une soubrette et un majordome en uniforme prennent mes affaires et me conduisent dans ma chambre, une vraie suite de palace. Je me douche, enfile ma plus belle tenue, une robe de soie bleue assez décolletée, tout en sachant qu’à côté des femmes de cette famille, je dois ressembler à une petite paysanne. Je me maquille avec soin et descends par le vaste escalier retrouver mes hôtes.
    
    Ils m’attendent dans une grande pièce et me servent sans me consulter, une coupe. Une quantité impressionnante de délicieuses spécialités libanaises sont étalées sur une grande table. Comme le veut la tradition là-bas, nous les dégustons à moitié couchés sur de profonds fauteuils. Saïd me raconte que, brutalement orphelin après une attaque terroriste ...
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