1. Ardente Afrique


    Datte: 23/09/2021, Catégories: couleurs, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, initiatiq, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    ... plus longtemps sous le joug des musulmans. Cela se traduit par un taux de polygamie nettement supérieur au reste du pays. Cette polygamie est un signe de richesse, car le mari achète la fiancée à sa famille contre du bétail principalement. C’est pourquoi ce sont les plus fortunés qui ont le plus d’épouses. À ma question de savoir si les hommes pauvres restent célibataires, ma patronne me répond qu’ils quittent leur village pour aller travailler dans les mines de diamants, les exploitations d’uranium ou de pétrole, laissant leurs sœurs à la recherche d’un conjoint.
    
    Mrs Brown perd de sa raideur au fil de notre conversation. Je réalise qu’elle est aussi passionnée par ce qu’elle fait que par l’Afrique. Je n’ose pas lui poser des questions plus personnelles sur son statut marital, la date de son arrivée ici, son curriculum vitæ, etc. Car la conversation reste malgré tout très professionnelle. À la fin du repas, elle me confie cependant, presque à l’oreille :
    
    — Attention, une jolie blonde européenne comme vous suscitera sûrement l’intérêt des hommes que vous rencontrerez. Il vous faut absolument rester dans un cadreprofessionnel.
    
    Puis elle me décrit la zone dans laquelle je vais opérer, entre Ndele et Ouadda, vierge de toute intervention de notre organisation jusque-là. Je serai reçue le lendemain à Ndele par Saïd, correspondant de plusieurs ONG. Selon mon interlocutrice, c’est un personnage étrange, mais qui rend bien des services. C’est lui qui aura la charge du soutien ...
    ... logistique de ma mission. Mrs Brown s’engage à venir me voir sur site d’ici deux ou trois mois. Nous quittons le restaurant maintenant comble et elle me dépose à l’hôtel, non sans réitérer ses consignes de prudence.
    
    Antoine passe me prendre de bon matin. Après quelques formalités administratives et un passage à la banque pour ouvrir un compte et acheter des francs CFA, il me reconduit à l’aéroport. Le bâtiment d’embarquement, différent de celui des vols internationaux, est vétuste et sale. Il y a des gens couchés par terre qui attendent un hypothétique vol. Mon guide m’emmène dans un petit bureau où attend mon pilote. C’est un homme blanc entre deux âges, roux et barbu, à l’allure de baroudeur. À son accent anglais, je comprends tout de suite qu’il est sud-africain. Il émet un petit sifflement en me voyant :
    
    — Je ne pensais pas convoyer une aussi jolie miss, aujourd’hui ! s’exclame-t-il en me déshabillant du regard.
    
    Son sourire s’efface quand il voit qu’en plus de mon sac à dos, je trimballe une grosse valise.
    
    — Vous venez pour un défilé de mode ? À Ndele ? C’est peu commun ! Moi, c’est Sam !
    
    Je me présente et lui adresse mon plus beau sourire pour me faire pardonner mon excédent de bagages, congédie Antoine et le suis dans un dédale de couloirs après avoir passé un contrôle de police suspicieux. Sept personnes nous attendent dans une petite salle. Il y a un vieux blanc décharné, quatre gars en costume, style fonctionnaires locaux, et une matrone avec un gamin ...
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