Résonance pour le vide
Datte: 28/07/2018,
Catégories:
nonéro,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... d’entourloupes, confirma-t-elle, même si j’ignore pourquoi vous vous imaginez qu’il y aurait pu en avoir.
– Vous le savez parfaitement, rétorqua-t-il avec un sourire mielleux et déconcertant. Je déteste les gens qui viennent me voir avec des histoires abracadabrantes en espérant me faire avaler qu’ils ont vraiment vécu cette vie-là. Votre histoire à vous est plus convaincante, mais il y a un hic, et pour être parfaitement honnête avec vous, c’est plus ce hic dérangeant qu’autre chose qui, paradoxalement, me motive à vous prendre au sérieux.
– Un hic ? Soyez plus précis, murmura-t-elle, immédiatement sur ses gardes.
Il s’extirpa de son fauteuil avec grâce, puis laissa tomber sur elle un regard à la fois courtois et menaçant. Liana refusa de se laisser impressionner, et soutint son regard.
– Ce qui me dérange chez vous, Liana Bellanger, et en même temps, ce qui m’attire, c’est que tout en vous transpire le mensonge et la dissimulation, assena tranquillement le géant, ses yeux rivés aux siens. De tout ce que vous m’avez raconté aujourd’hui, je ne crois pas que la moitié soit vraie…
Le cœur battant à tout rompre, elle le fixa avec une nonchalance qu’elle était loin de ressentir.
– Comme c’est étrange, répliqua-t-elle avec défi. Je me disais exactement la même chose de vous.
Le sourire de M. Tomaze s’agrandit, et ses yeux prirent un éclat dangereux.
– La différence entre vous et moi, répondit-il d’un ton définitif, c’est que c’est vous qui êtes ...
... venue me chercher, et non le contraire. C’est vous qui devrez me dire tout ce que je veux savoir, et non moi. C’est vous qui serez obligée de parler, de dire la vérité, et croyez-moi, je ne vous laisserai pas en paix tant que je n’en serai pas assuré, conclut-il.
Liana garda le silence, semblant digérer ses paroles ; puis elle se détourna, prit sa pochette, mais il l’arrêta d’un geste. Elle le regarda fixement.
– Laissez-la-moi, dit-il d’une voix qui n’admettait pas de réplique.
Elle haussa les épaules, obtempéra, et se dirigea vers la porte. Sur le seuil, elle se retourna vers lui. Il n’avait pas bougé. Sa silhouette massive était impressionnante dans la pénombre qui régnait. Il la suivait des yeux.
– Vous savez M. Tomaze, dit-elle sèchement, je voudrais que les choses soient claires entre nous. Je ne vous dois rien, et si c’est sur cette base que vous démarrez notre collaboration, j’y mettrais immédiatement fin. Je vais vous payer, et c’est tout ce que vous aurez de moi. Comprenez-vous ? Je ne parlerai de moi que si j’en ai envie. Vous ne m’arracherez pas le moindre renseignement que je n’aurais préalablement choisi de vous communiquer.
Il la regarda curieusement. Elle avait parlé avec une assurance et une détermination qu’il n’avait pas senties chez elle jusqu’ici. Peut-être n’était-elle pas ce pauvre petit moineau terne et anxieux, comme il l’avait supposé au premier abord. Son visage, ordinairement d’une pâleur tirant sur le vert, était maintenant rose ...