1. Le bal


    Datte: 28/07/2018, Catégories: fh, hplusag, jeunes, campagne, danser, fête, hdomine, dispute, Voyeur / Exhib / Nudisme portrait, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... de l’avouer. Alors elle se cantonne dans les commérages. C’est un plaisir bien différent certes, mais qui au moins comble pour un temps ses frustrations intimes en lui donnant l’illusion d’un pouvoir sur les autres. Regardez-la parler avec volubilité à monsieur le curé. Je suis sûr qu’elle mijote un mauvais coup. Si seulement elle savait les délices de l’étreinte, de cet élan qui pousse les amants l’un contre l’autre et qui les fait gémir dans l’attente de se joindre…
    
    Et ce disant, il regardait Claire avec émotion, resserrant son bras gauche autour de ses reins, et plongeant la jeune fille dans un trouble qui chahutait sa respiration et colorait ses joues d’incarnat. Pour faire cesser sa gêne, elle protesta :
    
    — Mais comment pouvez-vous dire des choses pareilles ? Que savez-vous d’eux ???
    — Je vous choque ? C’est pourtant la réalité et il ne faut qu’un peu d’observation attentive pour le comprendre… Regardez la boulangère qui danse avec le boucher. Vous avez vu comment ils se regardent ? Nul doute qu’ils se sont trouvé des créneaux horaires pour lutiner tranquille, entre pétrin et étal et qu’ils n’attendront pas la fin du bal pour s’aller mettre les joues en feu… Et la châtelaine… regardez-la fixer monsieur le Maire… Un rendez-vous derrière l’église ne m’étonnerait qu’à moitié. Chaque village est un lupanar qui s’ignore mademoiselle. Il suffit de regarder attentivement… Alors, cessez de culpabiliser !
    — Je culpabilise ? Moi ?
    — Oui, vous ! Vous avez peur de vivre ...
    ... selon votre cœur ! Cela s’entend par tous les pores de votre peau. Votre corps qui fuit dès qu’on le surprend, vos tenues de vieille femme avant l’heure pour nier votre jeunesse, votre manière de sourire, comme si vous vous excusiez continuellement… Et vos yeux qui malgré tout vous contredisent, qui disent votre envie de sexe, de plénitude, d’harmonie, mais aussi votre colère, votre envie de revanche d’un destin que vous subissez depuis trop longtemps sans pouvoir vous en débarrasser… votre peau, qui sent le foin coupé et la vanille, vos reins qui ondulent lorsque vous n’y prenez pas garde… tout cela Claire, je sais le lire en vous et grâce à cette fête, j’ai la preuve de cette dualité qui vous agite. La robe de ce soir, c’est celle que vous devriez toujours porter… c’est celle qui vous ressemble ! Et votre place, elle est ici et maintenant… entre mes bras.
    
    Claire, sous le coup de l’émotion, resta silencieuse. La valse se terminait et Louis l’enlaçait toujours plus étroitement. La jeune fille sentait le regard de l’homme la consumer. Elle était blême, anéantie par ses paroles, son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et une douce chaleur s’emparait d’elle, la faisant trembler…
    
    Louis rapprochait son visage du sien sans qu’elle puisse trouver le courage de protester. Ce ne fut que lorsque les lèvres épaisses de l’homme frôlèrent les siennes, que le contact l’électrisa et la rejeta en arrière.
    
    — Vous êtes fou ! cria-t-elle. Comment osez-vous ?
    — Claire, je ne crains ...
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