1. La quatrième couronne (1)


    Datte: 25/07/2018, Catégories: Lesbienne Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... plongeaient dans un monde extraordinaire ; toutefois, la magie perdura.
    
    — Je commence à avoir sacrément faim, rit Lena, la gorge sèche.
    
    Les danseuses abandonnèrent leurs voiles vaporeux, l’une d’elles délivra la harpiste de sa tunique devenue gênante. La joue sur la crosse, le corps de l’instrument contre son épaule, les paupières closes sur un sourire lumineux, elle accompagnait de pincements de corde les caresses éthérées des hétaïres sur les trônes de sa féminité. Les petits seins pointus dansaient sur un souffle de plus en plus haletant. Les caresses se firent précises, moins désordonnées, des bouches se joignirent aux mains.
    
    — Quel tempérament ! s’étonna Lena dont les cuisses se serrèrent l’une contre l’autre, elle va déjà se laisser aller à l’extase.
    
    — Peut-être, glissa Essa à son oreille, peut-être pas. Peu importe, le plaisir se prend sur le chemin à parcourir autant que dans la destination. Observe son visage, ses joues pâles, ses narines pincées, ses lèvres tremblantes. Tu sais ce qu’elle éprouve pour l’avoir toi-même ressenti, tu connais la profondeur de son tourment, combien la délivrance sera une bénédiction. Seule une femme peut comprendre cela.
    
    Lena ne s’offusqua nullement du tutoiement, un privilège accordé aux servantes dans certaines circonstances ; s’en défendre lui aurait paru méprisable ce soir. Négligeant les danseuses occupées à donner du plaisir à la harpiste, elle sourit à la jolie Laristanienne.
    
    — Admire la volupté, susurra ...
    ... cette dernière d’un souffle tiède dans le cou de l’invitée, elle ne peut plus rejeter l’impérieuse montée du plaisir, même si retarder l’inéluctable lui permet de savourer encore l’instant présent. Peu importe, l’extase n’est pas une fin en soi, seulement l’aboutissement de la première étape menant à la plénitude. La nuit sera longue aux amantes.
    
    Les doigts suspendus près des cordes, la harpiste expulsa de sa poitrine oppressée un petit soupir silencieux. Une perle de sueur née dans le cou glissa entre les seins et sur le ventre jusqu’à se perdre dans le nombril. Lena ignorait du plaisir de la jeune fille ou de la voix suave à son oreille, ce qui la maintenait dans un état second.
    
    Sur un geste de Lysabelle, les servantes dévêtirent leur invitée non sans s’octroyer la faveur de quelques caresses. Lena, désormais insensible aux danseuses entremêlées dans une étreinte orgiaque, s’abandonna aux quatre mains expertes dans l’art d’entretenir son désir, de le magnifier.
    
    — Viens près de moi, lança-t-elle d’un regard suppliant à la jolie blonde alanguie sur le divan.
    
    Celle-ci s’exécuta sans se presser, attentive à ne rien montrer de l’impatience qui la tenaillait pourtant. Elle s’allongea entre les cuisses ouvertes sur un fruit charnu comme on en trouvait au sud du royaume, là où le soleil brillait sans discontinuer. Lena frémit de sentir le souffle brûlant sur sa plaie tandis qu’une servante entreprenait ses seins avec une voracité peu commune.
    
    — Hummm... ne put-elle ...
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