Une petite page d'histoire - Histoires de Sexe

Une petite page d'histoire

... est hors de question que j’abandonne celui que Dieu m’a donné comme mari et père de mes enfants !
— Je vous en suis très reconnaissant, ma mie, mais je tiens à votre sécurité !
— Ma sécurité ? Vous croyez sincèrement que le Roi veut attenter à ma personne ?
— Le Roi, je ne sais pas, mais certaines personnes ont une dent contre vous. Vous êtes trop éclatante de beauté et de séduction, pour qu’elles ne tentent pas quelque chose contre vous ou nos enfants.

Ça la calme aussitôt :

— Comment ? Vous croyez qu’on pourrait oser s’attaquer à nos petits ?
— Et comment ! Quelle meilleure façon de blesser une lionne que de s’attaquer à ses lionceaux ? Surtout quand on sait que le Roi lui-même dénigre l’un d’eux. Et certaines personnes font facilement du zèle sans qu’on leur demande quoique ce fût.

Mes paroles semblent porter, car elle réfléchit, puis elle blêmit :

— Maximilien, vous croyez que j’ai fait une bêtise en venant ici ?
— Disons que ce n’était pas la meilleure chose à faire… Mais je vous suis très reconnaissant de votre attachement envers ma personne. Et nos enfants, où sont-ils ?
— Je les ai laissés dans nos appartements, sous bonne garde.
— Je ne pense pas qu’on osera s’attaquer à eux sous le même toit que le Roi, mais je vous en conjure, partez tout de suite vous mettre à l’abri, vous savez où !
— Et vous, Maximilien ?
— Moi, ne vous inquiétez pas, chère Louise-Françoise, je vous rejoindrais assez vite. De plus, ma captivité est assez douce. Partez au ...

... plus vite !

Puis nous convenons de la marche à suivre durant ces prochains jours. Avant de nous quitter, nous nous embrassons fougueusement. Je suis très fier de ma femme, même si elle n’a pas agi avec prudence. J’aurais bien aimé lui faire l’amour, mais ce n’était pas possible. Dommage, il me faudra attendre quelques jours…

Deux jours passent durant lesquels j’ai droit à diverses visites. En soirée, à ma grande surprise, je vois entrer dans ma cellule le comte d’Anchighem venant me saluer :

— Monsieur, nous ne sommes pas dans le même camp, vous le savez, mais je tenais néanmoins à vous saluer.
— Je vous en remercie, Anchighem.
— Même si ça m’écorche un peu de le dire, vous avez su parler au Roi comme il le fallait. Moi-même, j’aurais agi comme vous dans pareille situation.
— Merci. Je ne doute point de votre sincérité. Tout le monde connaît votre bravoure en la matière. Et votre intrépidité !

Posant son chapeau, il s’assied. J’en fais de même. Mon visiteur reprend :

— Oui, nous ne sommes pas le même camp, nous n’avons pas toujours les mêmes idées. De plus, j’enrage quand je vois ce qu’est devenue votre femme ! Qui aurait pu croire que cette innocente puisse devenir une telle femme si désirable ?
— Oh, je vous rassure, Anchighem, même le Roi n’a rien vu venir !

Ma réponse l’interloque, puis il part dans un grand rire sonore !

— Ha ha ha ! Vous êtes impayable !

Puis il redevient sérieux :

— Vous avez des tas d’amis qui essayent de vous sortir de là. ...