1. La mer du diable (1)


    Datte: 18/07/2018, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    Entre l’ombre et la lumière, le corps ondulait lentement. Bercée par les mots d’une chanson aussi délicieuse que la peau d’un bébé, Louisa dansait. Son esprit enfermé dans une sorte de brouillard épais, elle profitait des derniers rayons de soleil sur la plage. Seule ? Non pas vraiment, une bande de jeunots chahuteurs avait allumé un feu et brulait la vie autant que les bois flottés ramassés sur la grève. La femme tournait lentement avec cette musique qu’elle seule entendait, qu’elle seule écoutait.
    
    Sa minuscule jupe s’envolait au gré des pas qu’elle imaginait, qu’elle interprétait, tous dans le rythme que sa tête lui dictait. Par transparence, ses longues jambes étaient parfois visibles bien haut, presque jusqu’à la ceinture. De ces hanches, reparait un top ultra-moulant et deux pointes semblables à des petits boutons s’imprimaient dans le tissu de ce caraco collé à son buste. Elle ne chantonnait pas, sauf à l’intérieur de son crâne. La marée montait et venait par instant lécher les pieds nus de cette femme sans âge.
    
    Autour de leur brulot de fortune, de la ribambelle de grands gamins qui riaient, certains s’étaient arrêtés pour suivre cette frêle silhouette, elfe venu de nulle part. Les garçons voyaient cette poupée sautillante et tous imaginaient ce que ses vêtements suggéraient plus qu’ils ne cachaient. Elle allait en cadence, comme prise dans une folie étrange, une ivresse qu’elle seule aurait pu stopper. Quelques paires d’yeux flottaient sur des lignes et des ...
    ... formes que les dernières lueurs du soir rendaient fantasmagoriques. Une ballerine sauvage qui valsait sur la plage, voici qui n’était pas banal.
    
    Puis au fur et à mesure qu’elle s’éloignait du groupe de joyeux fêtards, les regards des jeunes se fixaient ailleurs. La pauvre petite chose qui valsait sur le sable n’intéressait déjà plus personne. Dans le cerveau de Louisa, l’orage ne passait pas, il ne la quitterait donc plus ? Henri Salvador et sa chanson étaient là, à animer son corps de mille mouvements lascifs.
    
    « Une chanson douce
    
    Que me chantait ma maman,
    
    En suçant mon pouce
    
    J’écoutais en m’endormant.
    
    Cette chanson douce,
    
    Je veux la chanter pour toi
    
    Car ta peau est douce
    
    Comme la mousse des bois.
    
    La petite biche est aux abois.
    
    Dans le bois, se cache le loup,
    
    Ouh, ouh, ouh, ouh !
    
    Mais le brave chevalier passa.
    
    Il prit la biche dans ses bras.
    
    La, la, la, la. »
    
    Obsédante, entêtante la mélopée revenait en boucle dans la caboche de Louisa. Le loup, ouh le loup ! Il était là dans son cerveau et rien ne l’en délogeait. L’écume des vagues qui mourraient aux pieds de la femme ne ramenait pas le calme ni la raison à cette baladine estivale. Elle ne tournait plus sur elle-même. Elle avançait dans cette masse d’eau aux couleurs de la nuit tombante. Grise, comme les souvenirs qui se bousculaient sous la tignasse mal peignée de la femme. À y voir de plus près, elle ne devait sans doute pas dépasser la quarantaine et son visage restait ...
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