1. Le cercle des écrivains disparus


    Datte: 16/07/2018, Catégories: nonéro, portrait, pastiche, Humour policier, fantastiqu, revebebe, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... leur réunion à la con, et là, on t’explique pendant trois heures que les comptes sont dans le rouge, qu’on va devoir fermer boutique si on ne trouve pas rapidement du fric, et alors… tous les regards se tournent vers toi ! Ben ouais, Brodsky, t’es pété de thunes, t’es célèbre, un petit chèque de ta part nous sauverait et ne se verrait même pas sur ton compte bancaire… remarque, un don en liquide, ce serait pas mal non plus… On te nommera membre d’honneur du conseil d’administration…
    
    — Écoute, Jakin, je veux bien me décommander, mais ce truc est censé me rapporter quand même pas mal de fric. Alors donne-moi au moins la raison, merde !
    — Tu fais chier, Brodsky… ATHANAGOR EST MORT !
    — Hein ?
    — ASSASSINÉ ! On l’a retrouvé dans la salle de réception où tu as reçu ton initiation, dans un état…
    — Tu as prévenu les flics ?
    — ON NE PEUT PAS !
    — Comment ça, on ne peut pas ?
    — Tu comprendras en arrivant… La réunion de ce soir est capitale pour l’avenir de notre confrérie. Maintenant…
    — Oui ?
    — Maintenant, si tu pouvais te radiner tout de suite…
    — OK, vieux, je me pointe… Et j’amène du renfort.
    
    Je passai un coup de fil à Hank. Il mit du temps à décrocher…
    
    — Ouuaiis !
    — Hank, pointe-toi fissa, j’ai besoin de toi, ça urge…
    — Ooooh…
    — Nous aussi on a besoin de lui…
    — Et de sa grosse queue…
    — Et de sa langue magique…
    — Et de son petit cul sensuel…
    — Hank ! Dis à tes dindes de la fermer, c’est grave !
    — Ouuaiis, Brodsky… Mais là… c’est pas facile…
    — Putain, ...
    ... Hank…
    — Je veux bien venir, mec… Mais elles m’ont attaché aux barreaux du lit…
    — Passe-moi Démonia…
    — Ouiii beau gosse, tu veux parler à ta Maîtresse ?
    — Écoute, ma puce, là, ça craint… J’ai vraiment besoin que tu me refiles mon pote pendant une heure ou deux…
    — Ça se négocie, faut voir… Tu proposes quoi en échange ?
    — Rien du tout…
    — Il est à nous, Brodsky… C’est ce que tu as dit. Alors, je te le prête seulement si je veux… Et faut négocier le prêt.
    — Bon, écoute… Là, j’ai vraiment pas le temps. Tu me le passes pour cet après-midi, et tu négocies le tarif avec Lilas. Ça marche ?
    — OK, beau gosse… À bientôt…
    
    Finalement, qu’on en prenne une ou qu’on prenne les trois, avec les femmes on se fait toujours niquer. C’était la théorie de Radagast… Ça m’avait toujours fait rigoler, mais là je commençais sérieusement à penser qu’il n’avait peut-être pas complètement tort.
    
    ***
    
    Pauvre Athanagor… Jakin avait raison, il est dans un état… qu’on ne peut pas décrire. Suspendu au milieu de la salle, les bras retenus par des chaînes en acier, un bâillon gonflable dans la bouche, ses deux pieds ne touchent pas le sol… Et il y a des plumes d’oie partout par terre. Il a été torturé comme dans une histoire de Radagast, sûrement pendant des heures, et son cœur a fini par lâcher.
    
    — On ne peut pas montrer ça aux flics…
    — Pourquoi, Jakin ?
    — Parce qu’on n’aurait plus qu’à fermer la Loge.
    — Ben oui, mais qu’est-ce que tu veux faire du cadavre ?
    — On pourrait le jeter dans le lac… Bien ...
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