Une erreur de la nature... - Histoires de Sexe

Une erreur de la nature...

... répond-t-elle.
— Dans ce cas, rendez-vous dans une bonne heure, vous le saurez…

Je me pense discrètement vers elle.

— Tu peux me dire à quoi tu joues ? Pourquoi lui as-tu donné l’un de tes cheveux ?
— Parce que je t’ai fait une promesse, hier. J’espère que je sais ce que je fais, parce que cela m’étonnerait beaucoup que tu m’aimes encore autant quand tu comprendras.
— Ah bon ? Mais pourquoi ?
— Dans une heure, tu sauras. En attendant, embrasse-moi.

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Lorsque nous franchissons la porte du laboratoire, le flic est blême.

— Vous pouvez me dire d’où vient ce cheveu ?
— Euh… c’est compliqué, répond-t-elle, mais pourquoi ?

Le regard qu’elle me lance alors qu’elle serre les dents est sans équivoque.

— Parce que ce n’est pas un cheveu, c’est un poil. Un poil qui ne vient pas d’un être humain.
— Pardon ? interviens-je.
— Non, il ressemble à celui d’un de nos lointains cousins, mais il ne s’agit pas de celui d’un gorille, d’un orang-outang ou de n’importe quoi de ce genre. La machine est en train de fouiller dans la banque de données, mais elle n’a toujours pas trouvé.

Inutile de dire que je regarde Tracy avec des yeux ronds. Elle me prend la main. Discrètement, elle se penche vers moi.

— Tu comprends maintenant pourquoi je ne voulais pas faire de compétitions sportives ? À la moindre prise de sang, j’étais cuite. Viens, je vais t’expliquer.

Là, elle me raconte tout. Comment ses parents, victimes d’un accident avec leur petit avion au ...

... fin fond d’une vallée encaissée et quasiment inexplorée du Tibet, ont été secourus grâce à leurs appels radios. Mais malgré leur habitude des climats glacials et leurs équipements adaptés, ils étaient sur le point d’y passer lorsqu’ils ont enfin entendu l’hélicoptère arriver. Fusée de détresse, l’hélico qui les voit, et l’épouse qui, malgré le raffut des turbines, entend distinctement les pleurs d’un bébé. N’écoutant que son cœur, elle se précipite vers les cris, et tombe sur deux cadavres à moitié nus, visiblement morts depuis peu de temps et tous deux apparemment victimes d’une formidable hémorragie nasale. À leurs côtés, une petite fille clairement en pleine santé bien qu’à peine emmaillotée dans une peau de bête malgré le froid glacial, et la femme qui l’emmène avec elle.

— Le lendemain, mes parents adoptifs sont retournés sur les lieux mais, inexplicablement, ils n’ont pas retrouvé les corps de ceux qui devaient être mes vrais parents. Ensuite, ils m’ont ramené en France où ils m’ont élevée comme leur fille, je ne leur en serai jamais assez reconnaissante.

J’ai très envie de lui dire que tout cela est bien joli, mais que cela n’explique pas cette histoire d’ADN farceur.

— Cela dit, je ne me suis jamais sentie comme les autres. Tu as remarqué, je n’ai jamais froid, jamais chaud, je n’ai jamais été malade de toute mon existence et physiquement, je vous enterre tous. Il a donc fallu que je sache et, à dix-huit ans, contre l’avis de mes parents, je suis retournée à ...