1. Une erreur de la nature...


    Datte: 16/07/2018, Catégories: fh, amour, sf, fantastiqu, merveilleu, Auteur: Someone Else, Source: Revebebe

    ... Sapiens, vous êtes assez forts, de temps en temps… Tu veux que je te parle des Indiens d’Amérique ou des Juifs, il n’y a pas si longtemps ?
    — Pas la peine, je te crois.
    — Tu peux… Mais je ne l’ai jamais dit à personne, même pas à mes parents. La machine qui a examiné mon cheveu aura beau chercher, elle ne trouvera jamais d’où il vient. Nous ne sommes plus que quelques centaines dans cette vallée, sans doute les seuls survivants sur cette planète, et chaque jour un peu moins.
    
    Un article lu dans une revue scientifique de très haute volée me revient à l’esprit.
    
    — Si tu dis vrai, d’après les spécialistes, nous aurions trop d’ADN en commun pour que nos espèces ne se soient pas mélangées. Ça vaut peut-être le coup d’essayer, non ?
    — Oui, sauf que ce sont les mêmes qui soutiennent que je n’existe plus… Et les anciens sont formels, les couples mixtes ne sont jamais allés bien loin.
    — Ah ? Que s’est-il passé ?
    — Le problème, c’est que quoi que l’on cherche à faire, nous sommes plus primitifs que vous. Nous, quand on fornique, c’est d’abord pour perpétuer l’espèce.
    — Admettons, et alors ?
    — Ben, quand au bout de quelques essais, il n’y a toujours pas fécondation, la loi de la nature ordonne au plus fort des deux de tuer l’autre. Je te fais un dessin ou tu veux te confronter à moi ?
    
    De nouveau, elle pleure, mais parvient tout de même à articuler entre deux sanglots :
    
    — À ton avis, qu’est-il arrivé à Dylan ?
    — Mon dieu, ce n’est pas vrai… C’est toi qui…
    — C’est moi ...
    ... qui l’ai tué, oui. Je suis sortie avec d’autres mecs auparavant, j’avais toujours réussi à me barrer avant que cela ne tourne mal, mais avec lui, je n’en ai pas eu le temps. Je pensais qu’avec un blaireau comme lui, cela me ferait moins de mal si d’aventure les affirmations des Anciens se révélaient exactes. Or, pas un jour ne passe sans que je repense à lui, il ne méritait pas cela. Je l’ai tué, j’ai honte, et toi, je t’aime. Je ne veux pas qu’il t’arrive la même chose.
    — Et c’est quoi, la solution ?
    — Il n’y en a pas. C’est pour cela que je ne voulais pas qu’on fasse l’amour, au début. Je pensais que face à mes refus, tu allais te lasser et te barrer. Je n’avais pas prévu que j’allais tomber amoureuse de toi.
    
    Mon cerveau est en ébullition, des milliers de choses se bousculent dans ma tête.
    
    — Et si, je ne sais pas, nous allions là-bas ? L’insémination artificielle, ça doit marcher aussi pour toi…
    — Et dans quel but, s’il te plait ?
    — Que tu aies un enfant, que je serais d’autant plus ravi d’élever comme le mien que sa mère cessera de vouloir me tuer à chaque fois que nous ferons l’amour.
    
    Elle sourit tristement.
    
    — Demande à mes parents, ils ont parcouru l’Arctique et l’Antarctique dans tous les sens, mais ils ne se sont jamais autant gelés que dans cette vallée. L’unique raison pour laquelle ton espèce n’a jamais rencontré la mienne, c’est qu’il y fait si froid que même avec tous les équipements possibles, vous ne tenez pas deux jours.
    — Ben, au pire, tu y va ...
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