1. Le curé du village


    Datte: 13/07/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Emile, Source: Hds

    ... surplis sans pouvoir détacher mes yeux de cette montagne de poils indécente.
    
    Ma bouche est sèche et mon cœur s’accélère encore lorsqu’il éructe : « Allez, déshabille-toi ; tu seras mieux ! ». Et, joignant le geste à la parole, il me dénude brutalement et me laisse là, pantois, au milieu de cette immense sacristie terriblement lumineuse. Je suffoque ! Le contraste entre nos deux corps est saisissant. J’endosse le rôle d’un David maigre, totalement imberbe, mon petit sexe exempt de la moindre trace de pilosité, mes seins marqués par de trop larges auréoles, mes petites fesses rebondies et creusées d’attendrissantes fossettes, mes jambes maigres, mes épaules droites et osseuses, mon visage aux traits délicats illuminé de grands yeux clairs et surmonté d’une touffe de cheveux châtain raides et désordonnés. Mes mains se placent instinctivement à l’entrejambe pour cacher mes ridicules attributs. Face à moi Goliath : la montagne de poils semble avoir été créée pour souligner mon aspect ridicule et étriqué. Il éclate d’un rire gras et bafouille : « Je ne vais pas faire ton travail à ta place ! Secoue-toi ! ». Me voici donc propulsé dans l’église encore vide, terriblement nu et indécent, à me contorsionner pour préparer l’office en essayant d’être invisible, l’oreille aux aguets pour percevoir toute intrusion inopinée. Un calvaire ! Heureusement la scène se termine par l’endossement de nos tenues réciproques : habits sacerdotaux pour lui, soutane et surplis pour moi.
    
    Lorsque ...
    ... l’office commence, je m’avance à petit pas vers l’autel précédant le colosse. Je suis affreusement gêné et persuadé que le public entier va percevoir ma nudité à peine couverte. Je me tortille et rends paradoxalement mon aspect intrigant pour les spectateurs. Heureusement, le public est peu nombreux et je ne connais personne. La messe des morts me paraît interminable et je me porte d’un pied sur l’autre, mal dans ma peau, agressé par les coutures de ma soutane, hanté par l'idée qu'elle va se déboutonner bouton après bouton et laisser voir mon impudique nudité. Par deux fois je trébuche en descendant l'escalier de l'autel et m'imagine chutant la tête la première mon habit troussé jusqu'aux épaules, glabre, soumis aux moqueries des participants. Lorsque le curé raccompagne le mort et la famille à l'extérieur de l'église, je cours me cacher à la sacristie, la honte aux joues.
    
    Je me défais de ma vêture religieuse et m'aperçois, au moment de me rhabiller, que mes vêtements ont mystérieusement disparu. C'est à ce moment que le curé entre dans la pièce et pose sur moi un regard hilare. Il se saisit de ma soutane et me jette le surplis en disant : « Voici de quoi de couvrir. File tout ranger que nous en finissions ! ». Lorsque j'enfile l'ustensile, je m'aperçois qu'il est parfaitement transparent et s'arrête au-dessus de mon bassin en laissant bien voir mes fesses et mon sexe nus. Je me sens maintenant odieusement exhibé sans l'avoir choisi. Mais curieusement je commence à éprouver ...