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Le curé du village
Datte: 13/07/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Emile, Source: Hds
L’été de mes 18 printemps est arrivé. Fils unique, élevé par des femmes suite au décès de mon père, je suis resté naïf et peu dégourdi. Ma mère et ma tante, très pieuses, m’ont éduqué très religieusement et ont entretenu mon côté puéril au-delà de ce qui est normalement admis. A l’école des jésuites, j’étais le plus timoré et objet des moqueries de mes condisciples. On me faisait croire n’importe quel canular. La moindre allusion aux réalités de la vie me faisait rougir. Mon attitude maniérée me valait mille brimades et vexations dont la plus douce était de m’isoler et de m’arracher mes vêtements en me traitant de lopette. Mon physique fluet de garçonnet et mes 1m58 contribuaient largement à cela. Le dimanche, j’avais plaisir à aller servir les différentes messes de la matinée à la paroisse de mon domicile. Les curés trouvaient ma crédulité bien pratique et en profitaient pour me bourrer le crane de leurs bondieuseries que je prenais pour argent comptant. Plus mature que leurs habituels enfants de cœur, je m’avérais plus fiable dans les tâches confiées. Et puis j’étais toujours là, taillable et corvéable à merci. Préparer la messe, nettoyer et décorer l’église étaient mes occupations préférées et la fierté des femmes de la maison. Cette année, ma tante m’a emmené en vacances dans un petit bourg du Jura où, bien évidemment, je me suis rué offrir mes services au curé du village. Cela m’occupe entre deux randonnées en montagne et les pourboires laissés à l’occasion des ...
... obsèques ou des mariages arrondissent mon pécule. Le prêtre est un volumineux et truculent personnage au vocabulaire fleuri et à la gestuelle caressante avec chacun. Il ne manque jamais l’occasion d’embrasser l’un sur la joue, de tenir l’autre dans ses bras, de frapper de sa main le dos du troisième avec un dynamisme peu commun. Tout chez lui est sujet à plaisanterie, ce qui le rend particulièrement sympathique. Dès notre deuxième rencontre, il en est déjà à m’ébouriffer les cheveux de sa grosse patte velue en guise de bonjour et de me claquer les fesses pour l’au revoir. A chaque fois je rougis violemment et ne me sens pas très à l’aise. Pourtant, le plus souvent, cette familiarité me plaît autant qu’elle me trouble. Quelques jours après mon arrivée les températures extérieures s’affolent et la canicule s’annonce. En ce début d’après-midi particulièrement chaud nous avons rendez-vous pour célébrer des obsèques. J’arrive le premier et commence à œuvrer dans la sacristie quand l’imposant prélat annonce bruyamment sa venue d’un « bonjour » tonitruant. Il se plaint amèrement de la chaleur et finit par décider de ne porter aucun vêtement sous son aube. En quelques gestes précis le voici nu, le corps couvert d’une épaisse toison brune. Seul son court sexe imberbe et large dépasse de sa fourrure. Je suis au comble de la gêne et de l’émotion et ne sais comment me comporter en pareille circonstance. Mes joues sont écarlates et mes gestes empruntés alors que je prépare ma soutane et mon ...