Agnès ou l'écume des jours... (1)
Datte: 12/07/2018,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
L’eau dans la casserole, posée sur l’antique cuisinière en fonte, chantait doucement. La femme aux yeux d’un étrange vert ouvrit un sachet, y puisa deux poignées d’un alphabet ordinaire et plongea le tout dans le potage. Ce simple geste fit ralentir les bouillonnements du liquide, et d’une main sûre, elle entreprit de tourner à l’aide d’une cuillère de bois l’ensemble de sa mixture. Ensuite au premier nouveau frémissement dans la gamelle, elle tira cette dernière sur un bord moins chaud de la cuisinière. La femme encore jeune termina par la pose d’un couvercle et eut un sourire de satisfaction. Sa petite soupe de « femme qui voyage » serait prête dans quelques minutes.
Agnès se souvenait de ce même rituel appris bien des années plus tôt alors qu’elle n’était qu’une enfant par Mamie Gisèle. Ce consommé faisait partie des plus rapides à assimiler, et surtout à réaliser, quand on n’avait pas trop le courage de se coller aux fourneaux, pas envie d’une cuisine raffinée. Et puis le fumet qui se répandait dans la cuisine la faisait toujours revenir vers cette grand-mère disparue depuis longtemps, vers des années heureuses, vers un temps qui avait été et qui plus jamais ne serait. Louis aussi adorait ce brouet simple et diablement bon. Et Louis allait rentrer du travail… dans quelques minutes.
À petits pas, Agnès disposa sur la table les deux assiettes et les couverts, déposa à leur côté des verres. D’un autre geste machinal, elle plaça sur les écuelles une serviette de tissu ...
... bien pliée. Voilà ! Son mari pouvait revenir, le diner, ce soir serait prêt. Au centre de la table rectangulaire, sur un dessous de plat de liège, la carafe d’eau ainsi que la bouteille de vin de bordeaux parachevaient l’ensemble. Un dernier coup d’œil sous le couvercle où la décoction de petites pâtes frémissait lentement, un regard vers le four où le poulet frit et les pommes de terre rôties restaient eux aussi au chaud, puis elle se dirigea vers un autre endroit de la maison.
La porte s’ouvrit sans aucun bruit. La jeune femme délaça son tablier, le posa sur un siège, retira son chemisier, puis d’un mouvement simple et habituel, elle dégrafa son soutien-gorge. Ensuite, elle entreprit de faire jouer la fermeture éclair de sa jupe, laquelle glissa le long de ses longues jambes encore bronzées. Elle n’avait plus, sur elle, qu’une minuscule culotte qui vint rejoindre le tas de vêtements déjà empilé sur la chaise. Avant pourtant de retirer cet ultime rempart, elle tendit le bras ; manipula les boutons et l’eau jaillit dans la douche. Un doigt passa sous le jet et sembla satisfaire Agnès.
Le string dégringola pour retrouver le amas de fripes et la femme s’engouffra sous l’eau tiède qui coulait à flots. Doucement, avec des mouvements assurés, elle débuta de savants massages, à l’aide d’une boule de nylon enduite d’un gel odorant. Elle fit courir l’objet sur sa peau, n’omettant aucun endroit, revenant parfois sur le galbe d’un sein, parcourant le ventre, pour mieux filer à ...