Prison pour femmes, passions inavouables
Datte: 28/01/2018,
Catégories:
ff,
ecriv_c,
Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe
... était agréable, d’une limpidité incroyable, et elle ne pouvait qu’apprécier tous ces éléments favorables qui rendaient chaque seconde unique et magique. Elle nagea paresseusement, perdue dans ses pensées, quand un mouvement furtif sur sa droite attira son attention. Avec soulagement, elle aperçut sa belle-fille qui se dirigeait vers les récifs. Elle prit la même direction, mettant toute son énergie à la rattraper.
Sous elle, la végétation alternait algues et récifs de coraux. Enfin, les jambes magnifiques de Claire apparurent dans son champ de vision. Elle ne l’aurait jamais rejointe si celle-ci n’était pas restée immobile pendant quelques minutes. Claire n’avait que vingt ans, soit deux fois moins qu’elle. Pour son âge, Hélène pouvait pourtant se vanter d’être sportive et énergique, mais elle ne pouvait tout de même pas rivaliser avec la fougue de la jeunesse. Claire l’aperçut et désigna avec excitation une immense raie manta qui effleurait le fond de l’eau, se déplaçant avec lenteur. À son tour, Hélène ne bougea plus. Elle se laissa flotter, observant le plus longtemps possible la raie qui s’éloignait tranquillement. Claire était ravie, les yeux plissés d’une joie enfantine derrière son masque. Elle adressa un geste admiratif à sa belle-mère, levant énergiquement le pouce, avant de se diriger vers le yacht. Hélène, malgré ses efforts pour la talonner, dut encore se laisser distancer. Les muscles de ses cuisses la tiraillaient, aussi ne fit-elle rien pour forcer ...
... davantage, cherchant avant tout à se préserver. Elle avait d’autres projets en tête pour cet après-midi, qui nécessitaient vigueur et endurance. Si tout se passait bien, elle aurait en effet besoin de toute son énergie. Elle ménagea donc ses efforts, soulagée de nager enfin le long de son bateau. Son mari l’accueillit avec ironie.
— Eh bien, ma chère, vous traînez la patte… C’est dans l’épreuve que vous sentez véritablement le poids des années. Ah, où sont vos vingt ans ?
Il se tenait sur le pont supérieur et se penchait par-dessus la plage arrière, la dominant de toute sa hauteur,
Hélène ravala avec difficulté la répartie cinglante qui faillit jaillir. Elle avait l’habitude de se laisser taquiner ou, pire, humilier, et cette soumission était la clef d’un mariage réussi après tant d’années, un juste équilibre qu’elle n’avait jamais cherché à briser. Se rebeller était s’engager dans un combat perdu d’avance et, au bout, le divorce assuré, ce qu’elle ne pouvait pas se permettre. Vivre comme une reine avait ses revers de médaille et elle en acceptait les règles depuis douze ans déjà. Pourtant, là, elle était piquée au vif, car il l’attaquait sur un point sensible : son âge. Hélène ne supportait pas l’idée de vieillir et elle mettait tout en œuvre pour en retarder les méfaits, prenant soin de son corps et de son hygiène de vie avec une rigueur qui frisait l’obsession. Mais le résultat était là, elle ne faisait pas ses quarante-deux ans et continuerait toujours à paraître beaucoup ...