1. Femme en copropriété


    Datte: 04/07/2018, Catégories: fh, inconnu, boitenuit, danser, amour, jalousie, cérébral, revede, nopéné, couple, Auteur: Passerose, Source: Revebebe

    ... cette expérience si je le permettais.
    
    Marie m’observait sans mot dire, déjà le garçon s’apprêtait à prolonger sa présence. Fort poliment, je lui fis remarquer que je comptais exercer mes prérogatives d’époux et danser le plus possible avec la personne qui m’accompagnait, que par ailleurs, les partis ne manquaient pas dans ce lieu et je m’étonnais qu’un aussi bon danseur dût s’adresser à mon épouse alors que tant de jeunes filles l’attendaient avec impatience. Sur ce, je me levai et, prenant Marie par la main, entrai en piste au dernier couplet sans tenir compte des refus précédents qui n’avaient pas de signification particulière pour le mari. Marie parut choquée par la fermeté de ma réponse.
    
    L’orchestre fit une pause, je restai debout en bord de piste, tenant Marie avec un bras passé autour de la taille et j’en profitai pour lui expliquer une nouvelle fois que je voulais moi aussi me distraire en sa compagnie et que cela me semblait légitime. De plus l’insistance de Richard pour se l’approprier n’était pas à mon goût et je tenais à le lui faire savoir. Durant la danse suivante, Marie parut moins enjouée. Pour la première fois dans un bal, j’eus droit à une sorte de bouderie et en ressentis un étrange malaise.
    
    À notre table, assis devant trois flûtes de mousseux, Richard qui occupait une chaise, toujours souriant comme pour demander un retour en grâce, nous invita à trinquer avec lui, s’excusa pour un instant car il voulait aller au comptoir régler son addition. ...
    ... D’un mouvement volontairement maladroit, je renversai le sac à main de Marie, m’excusai et pendant qu’elle se baissait pour le ramasser, échangeai rapidement mon verre et celui de Richard. Le lascar ne me semblait pas catholique, je n’étais pas tombé de la dernière pluie : je ne remplis pas les verres de mes convives en leur absence, je n’aime pas qu’on ouvre la bouteille hors ma présence.
    
    Richard revint, offrit un large sourire à mon épouse, leva son verre et trinqua au bonheur des amoureux. Il avait un certain art du sous-entendu. Le mousseux n’était pas frais, je vidai ma flûte, refusai la seconde parce que je devais conduire. Une danse se terminait. Richard m’observait attentivement, l’air légèrement déçu. Pour le mettre à l’épreuve, je me mis à bailler, dis à Marie que nous devrions rentrer car je me sentais fatigué. Elle en rit, me dit que je feignais la fatigue et qu’elle savait que je résistais bien à plus d’une coupe mais qu’elle voulait encore profiter de sa sortie. Je laissai tomber la tête, plaçai les doigts devant les yeux, laissant un intervalle pour voir le visage de Richard et quand s’annonça la série de tangos, triomphant, il dit à Marie que puisque je somnolais, il allait se faire un devoir de me remplacer. Conformément à son vœu de continuer à s’amuser, Marie lui emboîta le pas.
    
    Entre mes phalanges écartées, je suivais des yeux leur cheminement résolu vers l’extrémité opposée de la piste. Cette fois le séducteur ne mettait plus de gants pour affermir sa ...
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