1. Femme en copropriété


    Datte: 04/07/2018, Catégories: fh, inconnu, boitenuit, danser, amour, jalousie, cérébral, revede, nopéné, couple, Auteur: Passerose, Source: Revebebe

    ... l’as été samedi, paraît-il. Il ne tarit pas d’éloges sur ton compte, je me sens hors concours, incapable de rivaliser avec lui pour connaître, comme il les connaît déjà, tes pensées les plus intimes sur le mariage ou le concubinage par exemple, que jamais en sept ans tu ne m’as confiées. J’ai constaté qu’il te connaît beaucoup mieux que moi. J’en suis meurtri et je préfère te laisser t’épancher encore. Je crois qu’il aura plus de courage s’il n’a pas l’impression de se répéter pour te déclarer sa flamme. Je connais ses projets en ce qui te concerne. Cela me désespère. À toi de choisir. N’oublie pas que je t’aime, mais assume ce que tu as fait samedi.
    — Tu ne rentreras pas trop tard ? Moi aussi, je t’aime, mais je ne comprends pas ce que tu veux dire.
    — Don Juan va te mettre au parfum. Méfie-toi des pilules qu’il peut glisser dans tes boissons et passe une bonne soirée. Si tu es encore là à mon retour, nous en parlerons.
    
    À voir sa mimique, elle tombe des nues. Il va falloir affronter ce jeune plein d’audace, seule, sans mon soutien. En roulant, je me dis qu’elle a bien cherché ce qui lui arrive. En réalité, je tremble de connaître ce soir la plus terrible déception de ma vie. Que ce beau garçon continue sur sa lancée et je risque de retrouver, à mon retour, une maison vide. Il se pourrait aussi que j’y découvre un nouveau couple, soit au lit soit sous la douche ou enlacé sur le canapé en attendant de m’apprendre mon infortune. J’entends Richard me déclarer solennellement ...
    ... que Marie accepte de se partager, qu’ils ont décidé ensemble que deux ou trois fois par semaine, je pourrai aller faire un tour pendant qu’ils s’adoreront dans ma chambre – encore heureux s’ils ne me supplient pas de tenir la chandelle – ou m’annoncer qu’il viendra emporter les affaires de Marie en fin de semaine. J’entends Marie m’annoncer qu’elle a l’intention de me quitter définitivement, car certaines choses sont hélas définitives.
    
    Je m’arrête devant un cinéma, prends un billet, m’installe dans un fauteuil et, les yeux fermés, je me fais des films. Je vois Marie et Richard debout dans le salon, serrés dans la chaleur d’un slow ; je vois tomber blouse et soutien-gorge, les mains de l’homme qui enveloppent ses seins délicats aux aréoles roses dressées par les caresses et les baisers ; j’entends le chant d’arrière gorge de Marie émoustillée ; je suis la chute de la jupe, les doigts qui passent l’élastique de la culotte, la main qui descend en exploratrice, les ongles qui accrochent la frisure du pubis tendu en avant, l’index qui se risque sur le délicat bouton érectile du clitoris, le titille et l‘humidifie à la source de cyprine. Et il y a cette culotte qui glisse vers le bas des jambes élégantes, en caressant le duvet renaissant et ce pied qui se libère de la dentelle fine et légère, ce pied qui annonce, par ce mouvement leste de balance, la capitulation du corps tout entier, l’anéantissement de toute volonté de résistance.
    
    Ce sont maintenant, les longs doigts fins ...
«12...101112...15»