1. Coopération


    Datte: 03/07/2018, Catégories: vacances, amour, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    ... avorter ?
    — Non, j’ai trop tardé.
    
    Il l’a amenée dans sa chambre, sur son lit. Il s’est allongé à côté d’elle, l’a prise dans ses bras. Fatiguée par les nuits blanches, elle s’est endormie. Jacques s’est dégagé et est allé dire aux parents de Carine qu’elle mangeait avec lui. Le père a accepté sans rouspéter, contrairement à ses habitudes.
    
    Il a réchauffé le repas que lui avait laissé sa mère ; il y en avait largement pour deux. Puis il est allé auprès d’elle, l’a réveillée doucement. Voyant l’heure, elle s’affole :
    
    — Mon Dieu, mes parents !
    — Sois tranquille : je les ai prévenus que tu mangeais avec moi.
    — Et mon père n’a rien dit ?
    — Non, il était tout souriant.
    
    Ils ont discuté tout l’après-midi, puis elle est rentrée chez elle.
    
    Le samedi matin, Jacques est resté à la maison. Avec ses parents, il a remarqué qu’il y avait du bruit chez les Martin. Probablement le père a terminé dans la nuit et il a été réveillé par la musique de son fils de quinze ans.
    
    Pendant leur repas, on a frappé à la porte et le père Martin est entré, la mine renfrognée.
    
    — Ce soir, je vous invite à prendre l’apéritif.
    — Je ne sais pas si je pourrai venir ; je joue un match de foot, lui dit Jacques.
    — Il vaut mieux que tu sois là, sinon…
    — Il y sera, tempère le père.
    
    Son père est très gentil et compréhensif, mais quand il parle ainsi, il vaut mieux lui obéir.« C’est probablement que Carine leur a dit qu’elle était enceinte et il veut m’engueuler de ne pas l’avoir ...
    ... surveillée. » se dit Jacques.
    
    À dix-neuf heures, ils se présentent chez leur voisin. La mère ouvre, habillée en robe de sortie ; le père est assis à table, vêtu d’une chemise blanche. On se croirait à une cérémonie.
    
    — Bonsoir, leur dit-il, nous avons à parler de choses sérieuses. Ton fils est sûrement au courant.
    — De quoi s’agit-il ? demande le père de Jacques.
    — Cet été, ton fils a amené ma fille camper.
    — Mais c’est toi qui lui as demandé ; et rappelle-toi, il ne voulait pas et il a fallu que je le raisonne pour qu’il accepte.
    — Oui, il aurait pu la surveiller ; à moins qu’il ait pris son boulot trop à cœur…
    — Attends, ne nous emmerde pas et dis plutôt ce qui se passe, riposte le père Durand, en colère.
    — Qu’est-ce qui se passe ? Ma fille est enceinte. Elle n’a pas voulu me dire qui était le coupable, mais moi je le connais bien.
    — Et c’est qui, d’après toi ?
    — Ton fils !
    
    Stupéfait, le père se tourne vers Jacques, ébahi.
    
    — Jacques, c’est toi qui es responsable. C’est grave, mais la faute peut se réparer. Mais dis-moi la vérité.
    — Ce n’est pas moi : je n’ai jamais couché avec Carine.
    — Si mon fils le dit, je le crois ; ce n’est pas un menteur !
    — Alors, foutez le camp et que ne vous revoie jamais plus.
    
    La famille est sortie sans dire au revoir. Rentré chez eux, la mère s’est mise à pleurer.
    
    — Papa, je peux te parler en tête à tête ?
    — Je suis content que tu me le proposes, sinon je te l’aurais demandé.
    
    Ils sont allés dans la chambre de Jacques, ont ...
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