1. Julie et Mariam (2)


    Datte: 01/07/2018, Catégories: Erotique, Auteur: ballhin, Source: Xstory

    ... tuteur. Au vu de ses performances, le test sera une formalité pour elle. Ma semaine s’annonce bien.
    
    Bien calée dans mon fauteuil, je relis sa fiche pour la troisième fois. C’est le stratagème le moins nul que j’ai inventé pour me laisser le temps d’engager la conversation. Cette journée ne doit pas s’achever sans que nous fassions plus ample connaissance. Mon cerveau en fusion a besoin de réponses.
    
    — Tu connais un hôtel pas trop cher dans le coin ?
    
    Étonnée, je relève la tête. Mon interlocutrice m’a devancée d’une fraction de seconde.
    
    — Tu ne rentres pas chez toi ?
    
    — Ça va être compliqué, j’habite Nantes, me répond-elle avec un petit rire.
    
    — Ah, je l’ignorais !
    
    Je suis vraiment une cruche, je n’ai même pas eu le réflexe de lire la partie renseignements de sa fiche jusqu’au bout.
    
    — Et tes filles ?
    
    — Oh, je ne m’inquiète pas, elles sont trop heureuses d’êtres seules pendant cinq jours, ça doit être la nouba à la maison en ce moment !
    
    — J’ai une chambre d’amis, si tu veux.
    
    Cette phrase est sortie malgré moi, je me suis même surpris de l’avoir prononcée. Ce traître d’instinct a encore pris les devants et sauté sur l’occasion pour répondre à ma place. Un ange passe, puis deux, puis cinquante. Des tonnes de questions se bousculent dans mon cerveau désormais encombré. Je suis partagée entre l’envie de me cacher dans un trou de souris et l’excitation de cette future soirée dans mon appartement.
    
    — Tu es sûr que cela ne te dérange pas ? ...
    ... reprend-elle, surprise.
    
    — Non, non, ne t’inquiète pas, j’ai un grand lit !
    
    Eh zut ! Mais qu’est-ce que je raconte, avec cette phrase qui peut être mal interprétée ? Que va-t-elle penser de moi ? Je n’ai pas arrêté de la toucher et maintenant que je la drague ! Quelle idiote. Préjugés, quand tu nous tiens. J’ai envie de me mordre la langue jusqu’au sang, je dois corriger le tir.
    
    — Heu, pardon. Ma chambre d’amis possède un grand lit.
    
    Ma candidate m’offre un magnifique sourire, aussitôt, une bouffée de chaleur m’envahit et me brûle les joues. C’est la deuxième fois aujourd’hui. Un long silence remplit la pièce. En attente de sa réponse, je suis en apnée. Mariam fronce légèrement les sourcils, signe d’une intense réflexion. Dis oui, s’il te plaît, dis oui !
    
    — J’avais compris, ne t’inquiète pas, dit-elle d’une voix chaleureuse. J’accepte et t’en remercie d’avance, c’est super sympa de ta part. J’ai quelques trucs à acheter avant, vers dix-neuf heures chez toi, ça te va ?
    
    — C’est parfait, j’ai encore deux trois trucs à remplir avant de partir, lui dis-je en griffonnant mon adresse sur un post-it.
    
    A peine Mariam partie, je cours refermer la porte à clé, il y a urgence, un besoin irrépressible de relâcher la pression et je ne connais qu’une méthode pour le faire. D’un geste vif, j’enlève mon string maculé de cyprine et l’envoie voler à travers la pièce du bout du pied. De nouveau calée au fond de mon fauteuil, je pose mes jambes sur le bureau. Puis dans un long soupir de ...
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