1. Promenade un soir d'été


    Datte: 30/06/2018, Catégories: fh, sf, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... sur sa femme et sa fille, la joie sur leur visage et leur sourire, quand elles avaient aperçu cet autre lui-même au bout du quai.
    
    Aucune logique ne pouvait expliquer la matérialisation du collier d’Élodie entre les mains d’Alain, bien que celui-ci ait eu sa petite idée sur la question, une croyance qui ne cadrait absolument pas avec son scepticisme habituel. À force de le cuisiner, il avait fini par me cracher le morceau ; selon lui, sa défunte épouse aurait profité de son « état de transe » pour le conduire jusqu’au bijou – et donc à son squelette – planqué dans un recoin de la station de métro. Très surprenant de la part d’un esprit aussi rationnel ! En tout cas, ce crétin refusait à présent de se débarrasser du collier irradié, ce qui n’était pas sans poser certains problèmes…
    
    Lors de sa longue veillée solitaire, il avait aussi sondé ses sentiments à mon égard, envisagé la possibilité d’un futur à deux. Bien sûr, ce sagouin n’avait pas voulu me donner de détails sur ses cogitations, me disant ne pas vouloir anticiper sur la suite de notre histoire… Mouais ! Enfin, ce rigolo pensait mieux comprendre le calvaire que j’avais enduré dans mon abri juste parce qu’il y avait passé une nuit tout seul ! Laissez-moi rire ! En réalité, je ne crois pas qu’il soit possible d’appréhender une telle expérience, à moins d’avoir la terrible malchance de la vivre soi-même. Tout au plus peut-on en prendre la mesure…
    
    À force de se retourner sur sa couche, Alain, épuisé, avait ...
    ... fini par s’endormir sans s’en apercevoir.
    
    ooOOoo
    
    Après quelques heures d’un mauvais sommeil, il avait ouvert les yeux sur un environnement aussi agressif qu’étrange, avec l’impression de n’avoir pas du tout dormi. Il avait pensé à moi dès son réveil, se demandant comment je vivais ma captivité forcée. Puis il s’était extrait de sa couche et s’était préparé un café sur un réchaud sommaire, accompagné d’une tranche de pain maison et de quelques carrés de chocolat. Lentement il avait bu l’amer breuvage, les yeux dans le vide, le regard tourné vers l’intérieur, vers ce qu’il avait « vu » la veille.
    
    Tous ces gens sur le quai du métro… Ça paraissait impossible et pourtant, il y a un an à peine, c’était le quotidien de millions de travailleurs. Existait-il encore des métros en état de marche de par le monde, des voyageurs pour monter dedans ? Sur sept milliards d’humains, combien avaient survécu ? Les frappes directes n’avaient concerné qu’une partie restreinte de la planète, les pays engagés d’un point de vue nucléaire, plutôt situés dans l’hémisphère nord. Qu’en était-il de l’Afrique sub-saharienne, des archipels du Pacifique, de l’Australie, de la Suisse et d’une partie des pays de l’Europe ? Comment s’en sortaient les gens, là-bas ?
    
    L’arsenal atomique avait visé en priorité les zones les plus denses, avec une efficacité effrayante. Les armes de destruction massive qu’on avait déversées sur la tête des pauvres gens avaient libéré 90% de leur pouvoir létal en quelques ...
«12...678...16»