1. La baraque de chantier


    Datte: 19/06/2018, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Exorium, Source: Hds

    Tout était uniformément blanc. Et ça continuait à tomber. À gros flocons. Elle était où la route ? Ah, là ! D’un peu plus… Faudrait t’arrêter, ma fille. Ca va mal finir sinon, cette histoire. Faudrait t’arrêter. Sauf que si tu t’arrêtes là-dedans, tu pourras jamais repartir. Non, faut que t’arrives à rentrer. Coûte que coûte.
    
    Ça a filé d’un coup. Où ça a voulu. Elle n’a rien pu faire. La voiture a emporté des barbelés, les piquets qui les maintenaient, dévalé une petite pente, filé jusqu’à un ruisseau dans lequel elle a piqué du nez et s’est immobilisée. T’as rien ! Non, t’as rien ! Descendre maintenant. Descendre… Quelque chose bloquait la portière. Elle a poussé, forcé, pesé de tout son poids. Ça a cédé d’un coup. Elle a perdu l’équilibre et s’est étalée, de tout son long, au beau milieu du ruisseau. Trempée des pieds à la tête, ruisselante, elle est remontée sur la route en trébuchant à chaque pas, dans la neige, sur ses talons hauts. Quelqu’un ! Trouver quelqu’un ! N’importe qui. Une maison quelque part.
    
    Il n’y avait rien ni personne. Le désert. Mais c’était pas possible ça !
    
    Un moteur ! Si, oui, c’était un moteur. Une camionnette. Il faut qu’il s’arrête. Il faut.
    
    – Eh bien, ma petite dame, on est perdue ?
    
    – Oui. Non. C’est ma voiture. Elle est tombée dans le ruisseau là-bas.
    
    – Et ça vous étonne ? Quand il fait un temps comme ça, on reste chez soi. Bon, ben montez en attendant.
    
    Il a roulé en silence, tourné à droite.
    
    – Vous grelottez. Et pas ...
    ... qu’un peu ! Vous allez attraper la mort, trempée comme vous êtes.
    
    Encore à droite.
    
    – On est presque arrivés. Vous allez pouvoir vous sécher. Et vous réchauffer. Ça s’impose.
    
    – Et la voiture ?
    
    – Pour le moment, elle reste où elle est la voiture. De toute façon personne n’acceptera de venir vous dépanner ici par un temps pareil.
    
    C’était au milieu des bois. Une grande baraque-logement de bûcheron, toute d’une pièce, avec quatre couchettes symétriquement disposées le long des parois, un coin cuisine dans un renfoncement tout au fond et, juste à côté, dissimulé derrière un rideau, ce qui devait être une minuscule salle de bains.
    
    – Entrez ! Entrez ! Et, d’abord, le plus urgent, c’est de retirer tout ça. Si vous restez là-dedans, c’est 40 de fièvre garantis demain matin.
    
    Il a approché deux chaises devant le poêle.
    
    Vous n’avez qu’à mettre vos affaires à sécher là-dessus. Je vais vous préparer quelque chose de chaud pendant ce temps-là.
    
    Et il lui a tourné le dos.
    
    – Là ! Un bon grog. Ça va vous faire du bien, vous allez voir !
    
    Il le lui a tendu, l’a regardée boire.
    
    – Vous devriez pas la garder la culotte, vous savez, c’est pas bien prudent.
    
    Il a haussé les épaules.
    
    – De toute façon, trempée comme elle est, on voit tout à travers.
    
    Elle s’y est résolue.
    
    – Là ! Faut vous sécher maintenant.
    
    – Je pourrais pas prendre une douche ?
    
    – Si, si, bien sûr ! C’est là, juste en face. Vous avez des serviettes dans le placard en bas.
    
    – Videz pas le ...
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