Janvier 2010
Datte: 18/06/2018,
Catégories:
fh,
couleurs,
vacances,
amour,
Masturbation
préservati,
pénétratio,
mélo,
amourdram,
Auteur: Macapi, Source: Revebebe
... sens seule, c’est pas pareil. C’est ça, il y a des gens partout, il suffit d’aller vers eux. Tiens, c’est ça, je leur demanderai où se trouve l’ambassade du Canada. Mais au fond, je le sais, je me souviens d’avoir noté l’adresse avant de partir, c’est sur la route de Delmas, il faut remonter la route. J’ai traversé cette route tout à l’heure en taxi, je l’ai vue, je dois y retourner. Par où partir ? Je me décide finalement et aborde une femme qui passe :
— S’il vous plaît, la route de Delmas ?
J’ai droit à un regard d’incompréhension. Ne comprend-elle pas le français ? J’essaie autre chose, à grand renfort de signes :
— Canada ? Ambassade ? Delmas ? Marcher ? Aidez-moi, s’il vous plaît ! Vous ne comprenez pas ce que je dis ? Je veux aller chez moi !
— J’ai compris, madame. C’est par là, Route de Delmas, tout droit par là.
S’ensuit un marmonnement indistinct, sans doute du créole, dans lequel je distingue quelques mots dont folle, blanc, soleil. Puis, elle s’en va avant que j’aie pu la remercier. Comment interpréter sa réaction ? Il est vrai que je dois détonner dans cet endroit, mais je n’ai pas demandé la Lune quand même !
Je me mets en route, le sac à dos bien calé sur mon dos. J’enjambe des paniers remplis de marchandises de toute sorte que les marchandes ont abandonnées. J’en profite pour prendre quelques barres de chocolat, toujours ça de pris, il faut bien que je mange aussi, non ? La rue me semble longue, très longue. J’essaie de ne pas regarder les ...
... blocs de béton qui encombrent la route, les blessés qui appellent à l’aide, les morts aux membres arrachés. Je ne veux pas voir tout ceci, je veux juste rentrer chez moi.
Malgré moi, des larmes coulent sur mes joues sales. J’avance, un pied après l’autre, les yeux baissés. Des sanglots secouent maintenant mon corps tout entier. Je suis bien forcée de m’arrêter. Je trouve un coin qui me semble sûr, à l’abri d’un pan de mur effondré, et je m’assois les bras autour des genoux pour pleurer toutes les larmes de mon corps. L’horreur de la situation me rattrape. Réginald est mort, mon Réginald, mon amant, celui avec qui je faisais l’amour. Il est mort sur moi, dans moi. Des nausées me submergent, mais rien ne me soulage. Ma gorge reste nouée, mes mains se crispent sur mes genoux, je me raccroche à ma présence. C’est humide entre mes cuisses, peut-être me suis-je blessée. Je vérifie, mais c’est le préservatif qui était resté coincé à l’intérieur et qui ressort maintenant. Le liquide, c’est son sperme, sa semence, c’est une partie de lui, c’est tout ce qui me reste de lui. Je pleure de plus belle.
Soudain, je sens le sol qui bouge, c’est une réplique ! La panique m’envahit. Je me lève d’un bond, regarde tout autour de moi, les bâtiments qui s’effondrent suite à cette nouvelle secousse. Je suis au milieu de la rue, à l’extérieur, aucune structure instable à proximité immédiate. Mes yeux se font radars, mon cerveau, sous le coup de l’adrénaline, fonctionne à toute allure. J’analyse ...