1. Délice de sieste


    Datte: 17/06/2018, Catégories: fh, volupté, aliments, poésie, Auteur: Dentelle, Source: Revebebe

    ... protège des bourrasques imaginaires de ce vent.
    
    Nos regards se perdent dans le vague.
    
    Il me caresse le dos,
    
    voluptueusement,
    
    délicieusement.
    
    Je ne veux pas me retourner,
    
    Ses mains commencent à parcourir mes seins,
    
    me dessinent, m’assassinent pour mieux
    
    me ressusciter.
    
    Elles me rapprochent encore plus près de lui.
    
    Mes reins se contractent pour épouser son corps.
    
    Je remarque sa fringale de moi,
    
    de vie,
    
    de chaleur,
    
    d’amour.
    
    Je jouis de son envie.
    
    Nos corps s’accordent un répit,
    
    un instant,
    
    se volent des moments de désir fulgurant.
    
    Puissance du désir,
    
    Volupté de caresses,
    
    Détresse,
    
    ENVIE DE LUI.
    
    De ses lèvres piquantes,
    
    il dessine un galon sur mon épaule.
    
    Dorure des boutons,
    
    Festons de bouche sur ma peau.
    
    Il tiraille,
    
    se faufile,
    
    surfile le tout d’un bout de langue acérée.
    
    Il trace point par point l’ourlet de ma nuque.
    
    Il tanne le cuir velouté de mon épiderme,
    
    me mord de ses dents nacrées.
    
    Douleur pimentée de volupté.
    
    Serpentin de baisers,
    
    Trace de venin sur moi,
    
    il se perd dans les méandres de mon dos.
    
    Nous sommes toujours debout,
    
    face à la mer,
    
    préface de notre luxuriante aventure.
    
    Il se maintient droitement derrière moi,
    
    faisant batifoler son intimité contre mes fesses.
    
    Il croque doucement,
    
    je craque sous l’émoi.
    
    Et lui,
    
    Et moi ?
    
    Torsade de nos mains,
    
    Tressage de nos corps.
    
    Envie de n’être plus qu’un.
    
    Le raisonnable frappe à la ...
    ... porte de nos corps,
    
    réponse indécise.
    
    Arrêt sur image.
    
    Souplement, nous regagnons les abords du lit,
    
    délice des yeux,
    
    les draps portent nos marques,
    
    stigmates de nos amours.
    
    Par-ci un vêtement abandonné,
    
    Par-là un autre,
    
    ils ont l’air morts sur le parquet,
    
    tel les appeaux
    
    de temps qui a passé tellement vite.
    
    L’horloge reste muette de constatation,
    
    exquise mégère qu’on tente toujours
    
    de retenir et d’apprivoiser.
    
    Mais elle continue toujours son chemin,
    
    sans tenir compte des nos récriminations.
    
    Je m’étends encore une fois,
    
    soupirant d’aise.
    
    Une corbeille de fruits attire mon regard,
    
    Pommes, abricots juteux,
    
    fraises rougies de gêne témoignent de nos ébats précédents la sieste.
    
    L’orangé pâli de l’abricot m’attire,
    
    il ensorcèle mes papilles.
    
    Me jetant un sort d’appel gustatif.
    
    Mon homme a saisi le cri de détresse de ma faim.
    
    Il le saisit du bout des doigts,
    
    en caresse au passage le velouté.
    
    Il le promène d’abord contre ma joue,
    
    étrange sensation fraîche et chaude à la fois.
    
    Il descend le long de ma gorge,
    
    et s’arrête sur la plage de mes seins.
    
    Le froid du fruit me fait réagir.
    
    Mes mamelons se gorgent de glace
    
    et durcissent sous ce passage.
    
    Il remonte voluptueusement à l’orée de ma bouche.
    
    — Croque, me dit-il.
    
    La peau résiste légèrement,
    
    la pulpe vient fondre sur ma langue,
    
    le jus du fruit s’écoule dans ma gorge laissant une trace au passage
    
    sur mon menton.
    
    Il ...