1. Délice de sieste


    Datte: 17/06/2018, Catégories: fh, volupté, aliments, poésie, Auteur: Dentelle, Source: Revebebe

    J’ouvre les yeux.
    
    Un silence monacal embaume la pièce.
    
    Presque nue, blanche.
    
    Un lit, un homme à mes côtés qui dort.
    
    Je sens la chaleur de son corps transperçante.
    
    Mais il dort.
    
    D’un sommeil léger et cependant réparateur.
    
    C’est probablement encore l’heure de la sieste.
    
    Un petit rai de lumière jaunâtre filtre des persiennes entrouvertes.
    
    Il fait doux et calme.
    
    Une petite bougie parfumée termine sa courte vie. Une senteur glacée d’été aguiche mes narines.
    
    Peut-être des effluves marines ? Vagues, embruns, iode, air salin se mélangent aux restes de la bougie. Cannelle est la note dominante qui me saute délicieusement au nez, probablement mêlée à un zeste de vanille des îles.
    
    Sensations olfactives prudentes mais aguicheuses.
    
    Un vent léger extérieur tambourine à la fenêtre entrouverte.
    
    Sans animosité, il pénètre la chambre, se faufilant adroitement et soulevant le voile bleuté des rideaux. Envolée gracieuse du tissu, frissons de mouvements aériens.
    
    L’azur contraste gaiement avec la blancheur des murs.
    
    La légère pénombre est reposante pour les yeux.
    
    Je me tourne complètement vers lui.
    
    Mon amoureux sommeille sans prêter attention à mes mouvements.
    
    Sa respiration régulière est rassurante, il est là, endormi, abandonné.
    
    Je tente de lui murmurer quelque chose à l’oreille. Il remue légèrement, se retournant complètement sur le ventre. Le drap de satin épouse son corps sans complexe. Je place une main sur lui.
    
    Son corps répond ...
    ... à mon appel très sobrement. Légère contorsion, comme un chat qui cherche à se faire caresser. Petit gémissement sourd. La fatigue accumulée a eu raison de lui.
    
    Je dandine les doigts sur son dos nu.
    
    Langoureusement, il entrouvre un œil puis l’autre pour mieux replonger dans les affres du sommeil. J’ai envie de savourer sa peau rosie par le soleil.
    
    Je guette une quelconque animation, mais il continue son chemin vers ses rêves…
    
    Je finis par me lever,
    
    répondant à l’appel discret du vent.
    
    Mes pas sont légèrement chaloupés par le sommeil.
    
    Je m’approche discrètement de la fenêtre.
    
    Léger sifflement dans les rideaux.
    
    Une ombre se dessine sous le tulle bleu,
    
    s’acoquine à une autre,
    
    câline le tissu avant de disparaître à jamais.
    
    Secret murmuré de la brise
    
    Insufflation de vie dans la chambre endormie.
    
    J’entrouvre une déchirure dans la pénombre,
    
    Soleil presque aveuglant.
    
    C’est bon, si chaud sur la peau.
    
    Je jette un regard épars sur l’horizon.
    
    Océan à perte de vue,
    
    Merveillleuse sensation de vide,
    
    comblée par l’ensemencement d’énormes vagues.
    
    Un ballet gigantesque s’ouvre,
    
    mousse frétillante blanchâtre,
    
    Déferlante éperdue dans cette immensité.
    
    Je le sens s’approcher,
    
    souplement,
    
    drapé de soie autour de ses hanches félines,
    
    togé tel un romain.
    
    J’ai cette impression d’appartenance,
    
    lui à moi et moi à lui.
    
    Dos à torse,
    
    Chevelure à chevelure.
    
    Douceur à délicatesse.
    
    Il m’enserre de ses bras,
    
    me ...
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