Attrapez-les tous ! - Histoires de Sexe

Attrapez-les tous !

... je rêve de toucher à nouveau une femme et que j’ai très envie d’elle, là, tout de suite, maintenant !

Mado me montre d’autres de ses photos. Chaque photographe a son style, ses thématiques de décors, de poses, ses couleurs, son type de cadrage. Du cosplay futuriste aux vêtements de mode en passant par la reconstitution historique, de la coiffure tressée alambiquée aux cheveux libres et fous ou au chignon sage, autant de visions et de visages différents de la miss.

Ma gorge se contracte à la vue de clichés de Mado couchée dans une rivière avec pour tout vêtement un tee-shirt blanc, complètement trempé bien sûr. Le photographe a réussi à capturer le grain de sa peau, les taches de soleil sur son nez, les gouttes d’eau perlant sur ses épaules, la chair de poule qui la parcourait tandis qu’elle posait dans l’eau froide.

Il paraît qu’il y a deux sortes de photographes : ceux qui baisent leurs modèles et ceux qui photographient leurs plans-cul. Tandis que je m’interroge sur les rapports de Madeleine avec ces « pros », celle-ci bâille à s’en décrocher la mâchoire. Je la raccompagne jusqu’à la porte de son immeuble juste à côté du bar, espérant qu’elle m’invite à la suivre, elle et ses longues bottes noires. Elle me gratifie d’un bisou sur la joue et d’un « bonne nuit » qui me déçoit et me ravit à la fois. Je suis tout heureuse d’avoir un tant soit peu attiré son attention.

Cette nuit-là, épuisée mais terriblement excitée, je dors peu et mal. Au matin, je guette mon ...

... téléphone, à l’affût d’un quelconque signe d’elle. Car oui, nous avons échangé nos numéros.

« Bonjour, Mademoiselle ; dispo pour un thé ? »« Hiiii ! Elle m’a écrit ! Je vais la revoir ! » Je saute littéralement de joie comme une gosse.« Ne pas répondre trop vite. Ne pas avoir l’air trop excité. Comment m’habiller ? Pas en robe, pas en short… Bien sûr, mon tee-shirt blanc est au sale… » Rendez-vous est pris pour le début d’après-midi. J’enfile un pantalon africain et un débardeur et me rends bien trop tôt devant chez elle. La rue, hier si animée, est devenue déserte. J’ai le temps d’inspecter toutes les sonnettes et de m’apercevoir que je ne connais pas son nom de famille.« Appuyer sur toutes les sonnettes ? Les pauvres voisins, un dimanche… L’appeler ? Non, c’est trop gênant ! Un texto, alors. »

Madeleine descend m’ouvrir tout en sortant la poubelle. Adieu jupe serrée, collants résille et maquillage charbonneux. Bonjour sweat-shirt, jogging et baskets.

— Salut, fait-elle ; je suis en mode pouilleuse.
— Salut, belle au naturel !

Mado esquisse un sourire. Je la suis dans l’escalier qui mène à son studio d’étudiante. L’appartement est minuscule et barré d’une poutre au milieu du passage, mais toutefois lumineux grâce à deux grandes fenêtres. Je repère le fameux mur de briques et m’installe sur le clic-clac. Ce qui saute inévitablement aux yeux : un empilement de cartons trônant au milieu de la pièce.

— Je déménage la semaine prochaine, explique-t-elle.

« Quel ...