Le traquenard - Histoires de Sexe

Le traquenard

... ?
— Eh bien, rien de bien méchant, simplement tu vas t’amuser une dernière fois avec elle. Sois pas égoïste fais-en profiter les copains.
— Et… et c’est tout ?
— Pas tout à fait. Vous allez en profiter uniquement dans le salon bar.
— Ah, pourquoi ?
— Il y a un petit fenestron très pratique.
— Tu veux mater ? Mais tu es malade.
— Mater, je n’en ai même plus envie. Non, la technique fait des merveilles aujourd’hui et elle me suppléera fort bien. Je vais juste y positionner une petite caméra VHS. N’oublie pas de faire un petit sourire quand tu regarderas l’objectif.
— Salaud.
— Oh dis, je crois que je n’ai pas de leçon à te donner dans ce domaine. D’ailleurs, si j’étais salaud, j’aurais déjà tout dit à ta femme.
— …
— Ah, au fait ! Si Claude ne veut pas que la cassette atterrisse chez sa femme, tu lui diras… demain, de faire procéder à la mutation de Carole, dès la rentrée de janvier sur Paris : motif, rapprochement de conjoint.
— Tu es vraiment malade. Elle ne viendra pas à Paris avec toi.
— C’est mon problème. En attendant, tu as intérêt à jouer le jeu si tu ne veux pas voir ton joli projet de gîte s’envoler et avoir plein de fric à donner à ta femme.
— Ok, j’ai compris…

Où était passé le Jean-Pierre triomphant de ces derniers mois ? En face de moi, j’avais un type qui faisait profil bas. J’en vins à regretter de ne pas avoir engagé les hostilités plus tôt. J’en profitais pour voir si je l’avais « à ma main ».

— Dis-moi, ton pote Claude, il l’a déjà ...

... sautée ?
— Non, je te promets.
— Et c’était prévu pour ce soir, je suppose.
— Bon ok, c’était prévu. Mais on pensait pas que tu venais la chercher aujourd’hui.
— Eh bien, j’ai bien fait de venir. Désolé d’avoir juste un peu perturbé la fête. Mais je vais m’éclipser, promis.
— Comment tu comptes faire ?
— Je vais te le dire. Mais avant une petite question : le Claude, il a commencé les travaux d’approche ?
— Oui.
— Je m’en doutais. Explique.
— Pas grand-chose. Il a fait un autre arrosage. Elle l’a aidé à ranger et il l’a juste un peu pelotée.
— Juste un peu. C’est à dire.
— La main aux fesses et un peu sous la jupe.
— Et c’est tout ?
— Oui, parce qu’elle lui a dit non et qu’elle est montée à son appart.
— Ah ?
— Eh oui, tu vois, elle essaie de s’arrêter.
— Ouais. Mais toi tu étais là pour l’en dissuader, salaud.
— Elle aime ça, c’est pas de ma faute.
— Elle m’aime aussi, mais tu t’en fous. Bon allez, ils vont se demander ce qu’on fout. Viens m’aider.

J’obligeai Jean-Pierre à repositionner l’échelle sous ma fenêtre, à me fournir une rallonge et, comble du vice, à m’aider à positionner la caméra. Les trois autres, de l’autre côté du mur, ne remarquèrent même pas notre présence, tant Carole était occupée à écouter la guitare de Manu et Claude à mater les cuisses de Carole dévoilées par sa petite robe décidément bien courte au fond de ce canapé d’angle.

— Et maintenant, ne joue pas au con, car sinon…
— Ok, ok. Pas de soucis.
— Et… amuse-toi bien.

On refit ...