Le traquenard - Histoires de Sexe

Le traquenard

... Manuel, son ami espagnol. Autant Claude était quelconque, autant « Manu » était un bel homme, au regard noir troublant. C’est ce que je me dis en observant la réaction de Carole. Jean-Pierre nous fit revisiter sa maison. J’en profitai pour repérer les lieux et quand l’option chambre nous fut proposée, c’est moi qui optais pour la même chambre, embellie, de l’été dernier. C’est elle qui était la plus proche du fenestron donnant sur le petit coin bar réaménagé lui aussi. Le nouveau canapé d’angle semblait très confortable…

Non content d’être bon artisan menuisier, Manu était aussi un excellent cuisinier, doublé d’un excellent convive à table, mais aussi d’un excellent musicien. Bien que respectant son engagement, Carole, collée à moi, buvait ses paroles. Claude tentait de manière grotesque de maintenir mon verre plein. Il était temps de commencer à agir.

— J’ai besoin de prendre un peu l’air. Jean-Pierre, tu en profites pour me montrer l’état de ton hangar ?
— Euh, si tu veux, mais de nuit on verra pas grand-chose.
— Mais si, allez, viens.

Étonné, Jean-Pierre me suivit pendant que les trois autres partaient au coin salon/bar pour prendre le café. Carole m’avait déjà presque oublié et interrogeait le beau Manu sur l’endroit où il avait appris à jouer de la guitare.

— Il est bien amoché ton hangar.
— Oui, il y du boulot.
— Désolé, je ne suis pas bricoleur. Je ne peux pas t’aider. Par contre, toi tu vas m’aider.
— T’aider. Euh, avec plaisir mais à quoi ?
— À ...

... récupérer ma femme !
— Qu’est-ce que j’ai à voir là-dedans, moi ? Tu vas pas me ressortir, l’autre histoire
— Allez, Jean-Pierre, on arrête de jouer. L’autre histoire comme tu dis, j’en ai vu bien plus que la sortie et je suis pas le seul.

J’avais fait un petit coup de bluff mais ça marcha impeccablement.

— Écoute François, on voulait pas… On avait trop bu et…
— Cet été aussi, vous vouliez pas en allant vous balader à l’étang et le soir dans le coin bar vous aviez aussi trop bu…
— …
— Te fatigues pas, je vous ai vus
— Mais… pourquoi tu n’as rien dit ?
— Disons que je pensais que Carole se calmerait et que tu lui ficherais la paix, mais ce n’est pas le cas manifestement.
— Mais si, voyons…
— Te fous pas de ma gueule. Tu crois que je n’ai pas vu les manœuvres de Claude pour me faire picoler. Mais ne t’inquiète pas… je vais vous laisser le champ libre, mais ce sera la dernière fois.
— Mais, t’es malade ou quoi ?
— Pas du tout, figure-toi que moi aussi j’ai des amis sympas. J’en ai notamment un qui s’occupe du divorce pour le compte de ta femme.

Jean-Pierre venait de pâlir. Touché et bientôt coulé.

— Qu’est-ce que tu veux ?
— Tu es en train de tenter un divorce à l’amiable et ta femme, bonne poire, l’accepte, pour le moment…
— Tu ne pourras rien prouver…
— Détrompe-toi, j’ai tout ce qu’il faut : témoignages de mes amis, et même, aveux filmés de Carole. Elle ne le sait pas, mais ça c’est pour plus tard, et c’est notre problème.
— Bon, ok, alors tu veux quoi ...