Le sarcophage
Datte: 12/06/2018,
Catégories:
fplusag,
frousses,
bateau,
Oral
Humour
aventure,
québec,
Auteur: Ingyt, Source: Revebebe
... dû descendre des escaliers, emprunter des coursives sombres et glaciales sans rencontrer personne, pour finalement trouver des portes numérotées le long d’un grand couloir, les cales. J’entendis des coups sourds, comme un marteau qui tape sur un burin, provenant de la porte cinq, mais avec précaution. Merde ! Marie devait être en train de violer le sarcophage, ou c’était quelqu’un qui travaillait, mais à cette heure-là après le souper j’en doutais, même sur un bateau, sauf en cas d’urgence. J’ouvris la porte étanche et la refermai doucement, celle d’où provenait ces cognements, pour me retrouver dans un grand hangar pas très éclairé, et glacial. Me guidant au son, je contournai des véhicules de luxe, de la machinerie agricole, des caisses, puis des conteneurs, et j’en aperçus un dont la porte était entrouverte.
Je m’approchai en douce, certain que c’était ma belle rousse, il n’y avait rien à son épreuve. Je ne vis qu’une silhouette noire avec une mini-lampe de poche qui éclairait un sarcophage ouvert. Je décidai de lui faire une belle frousse et j’avançai à pas de loup pour lui mettre la main sur l’épaule.
Un homme hurla et bascula avec sa lampe torche dans le cercueil rempli d’une espèce d’huile noire nauséabonde, et le couvercle se referma bruyamment. Tout s’était passé si vite que je n’avais pas eu le temps de réagir. J’étais figé de stupeur, et ce fut le noir complet pendant quelques secondes, puis on m’éclaira par derrière, me faisant sursauter, et au même moment ...
... j’entendis :
— Paul !
Je reconnus la voix de ma femme. En me retournant, je fus aveuglé et plissai les yeux.
— Hein ! Marie ?
Et là, je la vis s’approcher, suivie par un jeune homme portant un masque de crâne, tandis qu’on entendait le gars se débattre dans le sarcophage.
— Seigneur, fit-elle paniquée en éclairant le cercueil de cuivre couvert de débris marin. La momie est vivante ! Tu l’as ouvert !
— Ben non, y a un gars qui est tombé dedans, aidez-moi à soulever le couvercle.
On le fit et on aida l’homme complètement paniqué à sortir de là. Il semblait recouvert de pétrole ou de goudron qui empestait la vieille vidange et en cracha longuement en reprenant son souffle, on ne voyait que ses yeux blancs et ceux-ci s’arrondirent en apercevant Marie et il déguerpit sans un mot. Éberlués, on resta sans voix un moment, fixant la porte ouverte du conteneur, le gars au visage de crâne nous tendit une guenille pour qu’on s’essuie les mains, et il demanda :
— C’était qui ?
— Aucune idée, je pensais que c’était toi, Marie.
— Émilie, Paul. Chut tannée de me faire appeler Marie, OK ? fit-elle en me faisant un clin d’œil dos au jeune. Je suis juste le sosie de Marie Lemieux, Paul ! Pas la vrai Marie, tu as tendance à l’oublier, mon beau !
Je clignai des yeux sans trop comprendre, mais bon, elle devait avoir ses raisons. Et puis tout devenait bizarre tout à coup, comme d’habitude.
— OK ! Eh… Émilie.
Elle éclaira l’intérieur du cercueil, un corps flottait ...