1. La Belle Espagnole


    Datte: 11/06/2018, Catégories: inconnu, train, amour, revede, confession, nostalgie, Auteur: PapaTangoCharlie, Source: Revebebe

    ... banquettes à deux ou trois places.
    
    « Si tout se passe bien et s’il n’y a pas de retard,me dis-je,je serai à l’heure pour ma réunion. Mais va savoir, avec la ponctualité légendaire des trains de banlieue, un retard n’est jamais exclu ! Enfin… détendons-nous. »
    
    C’est alors que, tournant machinalement la tête vers la fenêtre sans autre but que de me distraire du paysage filant à vive allure, je LA vis. Elle était assise côté fenêtre, sur la banquette me faisant face et semblait absorbée par la lecture de son bouquin. Elle avait de longs cheveux noirs bouclés qui retombaient en cascades infinies sur ses épaules. Elle était vêtue d’un tailleur gris, simple et strict, mais élégant. La veste, dont les deux boutons étaient soigneusement fermés, laissait apercevoir un chemisier blanc dont seul le bouton du col était resté ouvert. Beaucoup de classe et peu de fantaisie pouvaient résumer l’apparence de cette femme aux airs de businesswoman. J’ai toujours eu une attirance naturelle pour ces femmes qui paraissent aussi belles qu’inaccessibles, aussi cette jolie personne me fascina d’emblée.
    
    Soudain, peut-être se sentit-elle observée, elle leva les yeux et se tourna vers moi. Son regard était direct et franc, pourtant une grande douceur dominait dans ses jolis yeux bruns. Elle m’intimida à tel point que, soudain tout confus, je détournai aussitôt le regard et fis semblant de chercher quelque chose dans mon sac, histoire de me donner une contenance. J’en tirai le roman de gare ...
    ... qui me servait à tuer le temps dans les transports et j’en repris la lecture là où je l’avais arrêtée la veille… Tout au moins j’essayais, car mon trouble m’empêcha de me concentrer sur ma lecture. Les mots, les phrases n’avaient aucun sens. Je lisais par automatisme, sans rien comprendre au texte, l’esprit bien trop préoccupé par cette beauté assise à quatre-vingts centimètres de moi et dont le regard m’avait hypnotisé. Tout en faisant semblant de lire et le plus discrètement possible, mon regard se porta sur ses genoux, qu’elle tenait sagement serrés. Sa jupe étroite n’en dévoilait que quelques centimètres, mais leur simple vue fit battre mon cœur à tout rompre. Je me sentis aussi stupidement fébrile qu’un adolescent amoureux de sa prof d’histoire.
    
    « Quel âge peut-elle avoir ? » me demandai-je. Elle semblait un peu plus âgée que moi, mais elle ne devait pas avoir plus de trente ans. Je constatai par ailleurs qu’elle avait un mignon petit nez à la retrousse, comme je les aime tant. La peau de son visage était lisse et sans défaut, son teint légèrement hâlé se mariait parfaitement avec ses longs cheveux noirs. Cette femme avait quelque chose d’espagnol…« Peut-être une belle Andalouse venue se perdre dans la banlieue parisienne ? » pensai-je.
    
    Puis mon regard descendit à nouveau sur ses genoux. C’était tout ce que je pouvais voir de ses jambes, qui m’étaient cachées par les pantalons de ses voisins de banquette. Alors je ne pouvais que les imaginer, et il me plut de penser ...
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