1. Copier-Coller


    Datte: 09/06/2018, Catégories: fh, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... travail. D’un autre côté, j’aurais pu limiter la casse en continuant à travailler, plutôt que de rester toute la journée avec Nérine. Oui, j’aurais pu…
    
    Mais voilà, je crois que j’avais besoin de croire à quelque chose comme une vie normale avec une femme, comme celle que j’aurais désirée avec Béatrice. Ma Béatrice, si belle, si sensuelle et si cruelle.
    
    Face à moi, j’ai, en quelque sorte, un ersatz… On dirait, en effet, ma Béatrice, en plus candide, en moins charnelle… Une jeune fille plutôt, pas une jeune femme. Elle se tient face à moi, hésitante, indécise ; elle attend visiblement que je donne une directive.
    
    — Nérine, nous avions convenu de certaines choses, non ?
    — Euh…
    — Tu n’es pas mon toutou : tu agis à ta guise, tu n’attends pas mon bon vouloir. Le deal était et reste toujours que tu restes toi-même. OK ?
    — Oui, mais… tu vois… je suis souvent indécise. Quand je vais au magasin, je peux rester cinq minutes, dix minutes devant un rayonnage pour choisir mon beurre ou mes yaourts… Désolée, je suis comme ça…
    — Tu veux dire que tu peux passer un temps fou à devoir choisir entre deux choses ?
    — Euh… oui…
    — Eh ben, ça promet !
    — Désolée… C’est pour cela que je t’avais dit que je ferais TOUT ce qui te plaira…
    — Je croyais qu’on ne devait plus reparler de ça ?
    
    Si elle met toujours cinq minutes à se décider pour la moindre chose, la semaine passera vite ! Ce qui en soi n’est pas un mal. Je soupire intérieurement. Pour me donner une contenance, je fais ...
    ... rapidement un rapide tour d’horizon de son appartement : un étrange mélange de bordel et de rangement. Indéfinissable ! Tout est à la fois propre, soigné, rangé et entassé dans tous les coins. Surtout les livres et les CD ! Sans parler des DVD.
    
    C’est alors que je réalise que depuis des années elle vit seule, avec pour seule compagnie ces livres qui s’empilent partout dans les petites pièces de son appartement, le tout baigné dans une perpétuelle musique diffusée en sourdine : elle ne sait pas vivre sans un fond musical, c’est ce qu’elle m’a avoué il y a cinq minutes.
    
    Aujourd’hui, lundi, c’est notre première journée, il est presque dix heures du matin. J’ai profité du week-end pour ranger un peu mon chez-moi et me préparer à mon étrange semaine. J’ai planifié des tas de choses, histoire de ne pas être pris au dépourvu, mais quelque chose me dit que ça ne se passera pas comme prévu.
    
    — Assieds-toi, s’il te plaît…
    
    J’obéis en m’installant posément dans le canapé tout vert. Il y a beaucoup de choses vertes dans le salon, on dirait presque qu’on se trouve dans un jardin ; les nombreuses plantes aident beaucoup à cette impression.
    
    Elle s’assoit à son tour, mais juste au bord du canapé. Si je la poussais un peu, elle chuterait au sol sans effort, illustration parfaite de l’expression « s’asseoir du bout des fesses » ! Elle se tord les mains, puis me regarde avec son drôle de sourire. Alors, elle se décide à se caler à son tour contre le dossier, se blottit contre moi, posant sa ...
«12...456...21»