1. Copier-Coller


    Datte: 09/06/2018, Catégories: fh, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... comme ça, rien qu’en claquant des doigts ! C’est pas juste !
    — Attends, attends, attends… tu veux dire que ça fait un bon bout de temps que tu aurais voulu sortir avec moi ?
    — Euh… oui…
    — Pourquoi tu ne m’as rien dit ?
    — Et j’aurais fait comment ? Monsieur a toujours des tas de filles qui papillonnent autour de lui ! Et face à ma cousine je ne fais pas le poids !
    
    Il est vrai que, n’étant pas trop mal de ma personne, j’ai un certain succès auprès de la gent féminine… Il est vrai aussi que Béatrice est très différente de Nérine. Mon ex était, sans contestation possible, une bombe anatomique et sexuelle. Physiquement, sa cousine, à bien y regarder, lui ressemble un peu, comme si… oui, comme une rose en bouton qui ne s’est pas encore déployée. Oui, c’est bien ça, Béatrice est une splendide rose épanouie au parfum enivrant, tandis que Nérine est un délicat bouton de rose en devenir. C’est étrange que ce soit juste maintenant que je m’en rende compte.
    
    Lancée, elle continue, se vidant de ce qu’elle ressent :
    
    — Oui, je ne fais pas le poids ! Comment le pourrais-je ? Elle attire la lumière sur elle, et moi je vis dans l’ombre ! On peut passer trente-six fois à côté de moi sans me voir ! C’est pas juste ! Pas juste du tout ! Alors, tu comprends, quand elle t’a largué… oh, pardon !
    — C’est pas grave… c’est du passé, à présent…
    — Quand cette salope t’a largué, moi je me suis dit que j’avais enfin ma chance !
    
    Quand elle est lancée, elle est lancée. C’est étrange ...
    ... d’entendre ce genre de mot sur ses lèvres, elle d’habitude si posée et effacée… Mais je pense comprendre sa réaction.
    
    — Oui, ma chance ! Parce que ça fait bien des mois que je rêvais de toi, avant que cette grosse truie te pique à moi ! Alors, maintenant, je tente ma chance ! Parce que, comme je lui ressemble, ça peut coller… enfin… je le crois ! Dis, Thibault, tu en penses quoi, toi ?
    — Dans l’absolu, tu n’as pas tort… mais les sentiments ça ne se commande pas comme ça. Pas uniquement pour une simple ressemblance…
    — Pourquoi elle et pas moi ?
    — Franchement, Nérine, je ne sais pas.
    
    Avant qu’elle ne s’effondre en larmes, je la prends par les épaules :
    
    — Honnêtement, tu es une femme bien. Un peu effacée et timide… sauf peut-être aujourd’hui. Franchement, j’ignorais que tu pensais à moi ainsi. Il y a des tas d’hommes qui seraient très heureux d’être avec toi et qui…
    
    Elle me coupe sèchement la parole :
    
    — Les autres hommes, j’en ai rien à foutre ! C’est toi que je veux !
    
    Là, je découvre une autre femme qui se dévoile petit à petit. Moi qui la croyais ultra timide, je constate que ce n’est pas vrai à cent pour cent… Nérine s’est jetée à l’eau, elle n’a plus grand-chose à perdre. Quelque part, je la comprends. Peut-être que j’aurais fait pareil, je ne sais pas le dire. Peut-être…
    
    — Tu n’es pas Béatrice, donc tu ne peux pas la remplacer…
    — Mais je lui ressemble, non ? Alors !
    — C’est vrai que tu lui ressembles, mais la vie, ce n’est pas un copier-coller comme sur un ...
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