1. Copier-Coller


    Datte: 09/06/2018, Catégories: fh, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... réussi l’aménagement de la ferme. Comme quoi les choses les plus belles ne sont pas forcément les plus onéreuses… J’étais indiscutablement très fier d’elle et elle le savait ; elle en a même profité…
    
    Puis, un beau samedi, ce fut l’inauguration. Ce samedi.
    
    Ce fut aussi le week-end le plus étrange de ma vie. Je connaissais un peu le monde de Norine, mais ce fut très surprenant d’y être plongé totalement. Ma compagne était comme un poisson dans l’eau, radieuse, légitimement fière d’elle, félicitée de toutes parts ; moi, j’étais littéralement le « prince qu’on sort »…
    
    Un tourbillon… tant de visages, de musiques, d’odeurs, de désirs…
    
    Tant de lumière et d’ombre…
    
    Enfin, ce dimanche soir, il n’y a plus personne autour de nous, les salles sont vides, tout le monde est reparti chez soi, loin des chaînes du donjon. Adossé au long comptoir, je pousse un grand soupir de soulagement. Norine vient vers moi. Non, c’est Nérine qui s’approche de moi avec une coupe dans chaque main. Elle est totalement torride dans son costume de Domina, toute de noir vêtue, illustration parfaite du fétichisme du cuir. Elle me tend l’un des verres, puis s’assied sur le haut tabouret, juste à côté de moi.
    
    — Merci, dit-elle simplement.
    — De quoi ?
    
    Elle désigne la grande salle où nous sommes.
    
    — De tout ceci…
    — C’était ton rêve, il me semble…
    — Oui, c’est vrai. Mais tu n’étais pas obligé de m’aider à le concrétiser. Surtout, vu la nature de celui-ci !
    — Mon amour, je ne suis pas doué ...
    ... pour les… déclarations, mais… je veux que tu sois heureuse. Et je veux tout ce qui peut te rendre heureuse, alors je fais mon possible pour que… pour que ça devienne une réalité. C’est aussi simple que ça…
    — Merci.
    
    Elle me regarde d’une étrange façon, très sensuelle, je suis considérablement troublé. Elle boit une gorgée de son verre, le pose sur le comptoir :
    
    — Tu sais, nous deux, au départ… j’avoue que je n’y croyais pas trop. Toi, tu sortais de ta relation avec Béa, moi je tournais en rond.
    — Moi aussi, je tournais en rond.
    — Oui, c’est vrai mais pas dans le même sens.
    
    J’esquisse un sourire moqueur :
    
    — Oui, tu tournais sur ta droite, et moi sur ma gauche. En se mettant ensemble, on ne pouvait aller que tout droit ! En avant ou en arrière, il est vrai !
    — Oh, c’est malin ça, comme réflexion !
    
    Elle se lève pour aller au centre de la grande salle :
    
    — Tout cela est désormais mon univers, celui que je dois faire vivre. Je ne peux pas exiger de toi que tu viennes dedans, tu en as déjà beaucoup fait pour moi. Mais j’avoue que je serais très heureuse si tu acceptais de venir assez souvent dans mon univers de la nuit… Mais, ne te fais pas d’illusion, je ne partagerai pas !
    — Toi aussi, ne te fais pas d’illusion, je ne suis pas plus partageur que toi !
    — Alors, nous nous sommes bien compris !
    
    Elle s’apprête à quitter la vaste pièce. Arrivée à la porte, elle se retourne et me lance, avec un large sourire :
    
    — Alors, viens…
    
    Ni plus, ni moins. Pas un ordre, ...