1. Descente au Paradis (2)


    Datte: 07/06/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Phoroeckx, Source: Xstory

    ... calvas-là... Un truc à arracher la gorge, t’en as toujours ?
    
    — Je n’en ai aucune idée. J’avoue ne jamais l’avoir goûté : mon père en parlait souvent, mais j’étais trop jeune, à l’époque.
    
    Sur ces mots, Suzanne se lève, profitant de se retrouver dans le salon pour ouvrir légèrement sa sortie de bain. Elle fouille le placard, et en sort une petite bouteille à moitié vide, la fameuse qu’elle avait en tête.
    
    — Je l’ai retrouvée, mais elle date un peu.
    
    — T’inquiète petite, ça vieillit pas ça.
    
    Suzanne sert Marcel, et par curiosité, elle s’en verse même une petite goutte ; mais à la première gorgée, elle sent sa gorge s’arracher : le liquide est fort, bien plus fort que n’importe quel alcool industriel, et lui brûle toute la gorge. Immédiatement, sa chaleur corporelle augmente encore : elle aurait dû savoir que ce n’était pas une bonne idée.
    
    — Oh nom de Dieu ! Il tape.
    
    Marcel tape du poing sur la table, souffle un grand coup et tousse. Bien sûr, il exagère le geste, mais Suzanne ne le sait pas, et en rigole :
    
    — Eh bien ! On dirait que vous n’avez pas tant l’habitude que cela, de boire des liqueurs aussi fortes.
    
    — Non, mais oh ! Petite ! Tu t’es vue ? T’es rouge comme une pivoine, c’est pas mieux. Tu devrais enlever ta robe de chambre, tu vas carboniser.
    
    A ces mots, Suzanne pique rougit plus encore, et s’offusque, même si elle se force à sourire pour cacher l’effet de l’alcool :
    
    — Non, mais ! Il ne faut pas vous gêner, pour qui me ...
    ... prenez-vous ?
    
    Marcel éclate de rire, probablement à moitié ivre, avec la quantité de vin qu’il a ingurgité depuis le début du repas :
    
    — Je plaisante, petite, je plaisante ; surtout, ne le prends pas mal. D’ailleurs, j’y pense, mais tu peux me tutoyer, t’as plus dix ans maintenant, t’es devenue une grande et belle femme ; et puis même si t’avais toutes les cartes en mains, t’as drôlement bien réussi : t’as le monde à tes pieds, sans en profiter, tu peux quand même te permettre de te sentir un peu au-dessus des autres. Tu l’as bien mérité.
    
    Suzanne se sent très fière de ces paroles : son éducation l’avait toujours placée sur de bons rails, mais plus que la richesse ou la gloire, elle avait toujours voulu que son mérite soit reconnu. Elle avait monté son entreprise presque toute seule, mais sans l’aide de ses parents : avec ses deux amis, elle avait passé les deux premières années de sa vie professionnelle à compter les clients sur les doigts de ses mains, finissant les fins de mois difficilement malgré l’argent dont elle disposait à la banque, et dont elle refusait de se servir par fierté. Finalement, leurs efforts avaient payé, et ils pouvaient être fiers de l’empire qu’ils étaient parvenus à construire. La reconnaissance de Marcel lui allait droit au cœur, mais elle garda un visage ferme :
    
    — C’est gentil de votre part. Mais je préfère continuer ainsi. J’ai été élevée comme ça, et je pense que c’est une attitude qui a plutôt tendance à aller dans mon sens. Mais je vous remercie pour le ...
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