Les plaisirs d'Élodie - Histoires de Sexe

Les plaisirs d'Élodie

... faire.

Ce n’est pas dans ses habitudes de m’appeler "chéri". Je sens tout de suite que ce n’est pas anodin ; son sourire a disparu.

— Tu as dû remarquer que je suis devenue très proche de Michel et… comment te dire… à trop vouloir le consoler, à m’apitoyer… et puis aussi parce que tu ne t’occupes plus de moi, j’ai craqué et nous sommes devenu amants.

Je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas étonné. De là à culpabiliser…

— C’est arrivé quand ?
— Le soir où nous étions invités par un labo. Sur le retour, nous avons fait l’amour dans son 4x4.

Aveugle, j’ai laissé faire. Je suis secoué par sa révélation. Mais le pire reste à venir.

— Ce n’est pas tout. La semaine dernière, nous étions de nuit. Le docteur F. a débarqué à minuit et nous a surpris dans la salle de réveil en fâcheuse posture. Il n’a rien dit sur le moment. Hier après-midi, il nous a convoqués chacun notre tour dans son bureau. C’est là que nous avons appris que le couloir et les salles du bloc avaient été mis sous surveillance vidéo suite à des vols. C’est bien sûr lui qui supervise tout. Il croit utile de préciser qu’il a des preuves de nos ébats sur le billard. Je suis passée la première dans son bureau, et après m’avoir fait voir une vidéo où je chevauche Michel allongé sur la table d’op, il me propose un marché. Soit il fait remonter à la direction nos incartades et nous risquons nos places, soit j’accepte de passer un week-end avec lui.

Elle n’est pas plus troublée que ça. Elle semble ...

... comme détachée, ailleurs. Je suis secoué, trop même pour lui faire le moindre reproche.

— Le mieux serait que tu présentes ta démission, tu ne crois pas ?
— J’aime beaucoup mon travail, et je ne suis pas près de retrouver une place pareille ; mais si tu le souhaites, je démissionnerai.

Là-dessus, elle retourne au salon. Assis à mon bureau, je suis incapable de reprendre ce que je faisais. Je rumine ce qui vient de me tomber sur la tête. Elle sait que je suis incapable de me fâcher : je suis d’un naturel cool, voire trop bon pour ne pas dire…

Quel homme proposerait à une femme de passer un week-end en tête-à-tête s’ils ne sont pas déjà amants ? Elle me mène en bateau, mais je n’ai pas le courage de lui en parler.

Je la rejoins au salon.

— Si tu acceptes ce chantage, tu te doutes qu’il ne se contentera pas d’un week-end ! J’ai du mal à accepter ta liaison avec Michel, mais si tu couches avec F. je ne crois pas que notre couple s’en remettra.
— Je te demande pardon pour tout le mal que je te fais. Si tu veux bien, tu pourrais m’aider à préparer ma lettre de démission.

Le week-end se termine sans que l’on ait reparlé de tout ça ; sans que l’on ait échangé beaucoup de mots, d’ailleurs. La semaine se passe dans le même ton. Je me lève tôt, et le soir quand elle rentre je l’évite ; nous ne partageons plus que le lit chacun de son côté, dos à dos. J’ai tenu jusqu’au samedi suivant. Désireux de calmer les choses, je la rejoins au salon et m’assois à côté d’elle dans ...