1. À la cour Charles : Anaïs, Claire, famille et surprises


    Datte: 03/06/2018, Catégories: fh, historique, Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe

    ... pour la mort au feu du comte de Sombreuil, elle lui accorde la possibilité d’aller assister aux funérailles et de dire à la comtesse qu’il compatit à sa douleur.
    
    La marquise de Pierrenoire croise Charles une heure après. Elle se dit que c’était l’occasion de lui présenter ses condoléances, et comme il sortait d’un Conseil c’était aussi l’occasion de glaner des renseignements. Or le vicomte n’aspirait qu’à la tranquillité pour se remettre, de la mort de son père, de ce qu’il lui avait appris et du voyage. Il n’envisageait que d’aller faire une courte à Claire. Cette rencontre l’exaspère. Après avoir compati à son deuil, la marquise accompagne Charles. Celui-ci repense à leur dernière entrevue et une même envie de la mortifier le prend :
    
    — Chère Anaïs, avez-vous persévéré à vous aguerrir à ce que j’ai commencé à vous instruire ?
    — Pour dire vrai, je n’ai point persisté dans la voie que vous avec ouverte.
    — Diantre vous avez tort ! Heureusement maintenant que je suis de retour nous allons pouvoir reprendre.
    
    La marquise qui n’y tient nullement, ayant peu goûté le précédent exercice. Aussi cette fois-ci est-elle décidée à ne point se soumettre. Elle tente de le dissuader, mais il s’entête. Elle ne veut point perdre le bénéfice de l’or glaisan, ni surtout la compagnie de Charles et ne veut pas davantage subir de nouveau le genre d’assaut qu’envisage le vice-amiral. Avisant le Monsieur de La Reynie le Lieutenant-général de police, elle entraîne son amant vers lui. Elle ...
    ... l’interpelle :
    
    — Monsieur le Lieutenant général, puis-je vous retenir un instant ?
    
    Bien que surpris, il accepte gracieusement. Elle enchaîne :
    
    — Monsieur le Lieutenant-général pourriez demander à Monsieur de Sombreuil de me mieux traiter ?
    — Pardon ? répond Monsieur de La Reynie, surpris.
    — Pourriez demander à Monsieur de Sombreuil de me mieux traiter ?
    — Je m’en veux de ne pouvoir vous être agréable, mais je crains de n’avoir aucune autorité en la matière.
    — En ce cas, je dois vous avertir que je ne pourrais que rompre tout commerce avec Monsieur le Vicomte, bien qu’il m’en coûte… de plusieurs manières. Et croyez que suis au regret d’ajouter à vos tracas en ces temps difficiles.
    
    Monsieur de La Reynie la regarde, intrigué, et demande :
    
    — Que voulez-vous dire ? Je ne comprends pas.
    — Allons Monsieur. Faut-il vraiment que je vous explique ?
    — Je vous en prie.
    — Puisqu’il le faut. Peu après le déclenchement de la guerre, j’ai été approchée par un homme qui désirait avoir des informations sur ce qui se disait à la cour, moyennant dédommagement. Mon époux ayant eu la mauvaise idée d’être ruiné, et de me laisser dans une situation financière plus que délicate, j’acceptais. Pendant quelques semaines, je lui rapportais les bruits de couloir. C’est-à-dire rien, tout et son contraire, jusqu’à ce qu’un jour Monsieur le Vicomte s’intéresse à moi et me confie des choses qui n’étaient pas que des bavardages ou des informations dépassées. Je fus surprise, Charles était ...
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